Extrême-Nord du Cameroun: au plus près des populations qui ne fuient plus (ou presque) Boko Haram

Marché dans la commune de Maroua, au Nord du Cameroun.

Le 01/12/2024 à 14h20

VidéoLongtemps secouée par les exactions de la secte terroriste Boko Haram, la région de l’Extrême-Nord retrouve progressivement sa quiétude. À quelques rares exceptions, la circulation des personnes et de leurs biens est désormais sans risque majeur dans toutes les zones frontalières du Nigéria et du Tchad. Le360 Afrique y était. Reportage.

Finie l’époque où les autorités administratives limitaient les attroupements des personnes dans la ville de Maroua, de jour comme de nuit, pour protéger les populations contre les éventuelles attaques de la secte terroriste Boko Haram. Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord Cameroun, avait été plusieurs fois victime de ces attentats, notamment au Pont vert et au Grand marché.

A cette même époque, il fallait s’armer de courage pour rallier la ville de Kousseri par route en passant par les localités de Mora ou de Dabanga, alors véritables fiefs des adeptes de cette secte. De même que l’axe Maroua- Amchédé qui était inabordable sans escorte militaire.

De nos jours, le calme est presque revenu dans toutes les zones sensibles comme Kolofata, Kerawa, Mora et Dabanga où les incursions de ces terroristes sont devenues rares. Dans la ville de Maroua, la sérénité est quasiment parfaite. Les habitants vaquent librement à leurs occupations. Plus de restriction de la circulation automobile dans les quartiers comme Domayo, Ouro-Tsédé et Avion me laisse.

Les attaques terroristes rappellent de vieux souvenirs, a déclaré un conducteur de moto-taxi. «Nous sommes déjà bien ici à Maroua. Avant, on nous interdisait de travailler après 18 heures. C’était le couvre-feu et maintenant nous n’avons plus de problème». Même son de cloche au marché Abattoir de Maroua 2è où les opérateurs économiques et les transporteurs de marchandises en provenance du Nigéria reconnaissent que la circulation est sans risque majeur.

Ici, nous avons rencontré Oumarou Saïr, un opérateur économique qui a déclaré: «Les membres de Boko Haram nous ont dépouillés plusieurs fois sur cette route jusqu’à ce que l’armée camerounaise intervienne énergiquement. A ce jour, je n’ai plus de crainte comme par le passé. C’est pourquoi je remercie vivement les autorités du Cameroun au rang desquelles, le Président de la République Paul Biya et le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari qui veuillent à notre sécurité». Il faut relever que les incursions de ce groupe terroriste ont causé plusieurs pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Les opérateurs économiques, les éleveurs et les agriculteurs sont les principales victimes.

Boko Haram sévit non seulement au Cameroun mais aussi au Nigéria et au Tchad voisins et au Niger. Si au Cameroun ses attaques sont devenues sporadiques, dans d’autres pays elles sont encore régulières.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 01/12/2024 à 14h20