Faune, touristes, riverains y trouvent refuge: depuis des millénaires, le Lac Victoria n’en finit pas de renaître

Sur les bords du Lac Victoria du côté tanzanien.

Le 28/08/2025 à 15h41

VidéoSurexploité, vulnérable au dérèglement climatique, parfois pollué, le Lac Victoria continue pourtant depuis des millénaires d’intriguer les scientifiques, de séduire les touriste et de procurer les moyens de subsistance des riverains. Reportage sur les berges de l’une des sources du Nil.

Avec une superficie de près de 68.800 km², Victoria est le plus grand lac tropical et le deuxième plus vaste du monde après le lac Supérieur en Amérique du Nord. Perché à 1.134 mètres d’altitude, est également l’une des sources du Nil, dont les eaux s’écoulent depuis la ville de Jinja.

Pour les Ougandais, le lac n’est pas seulement un paysage majestueux, c’est une source de vie et un symbole identitaire.

Chaque jour, des milliers de familles dépendent de ses eaux. La pêche y est abondante, faisant du Victoria la plus grande pêcherie d’eau douce au monde. Mais cet écosystème est fragile, menacé par la surpêche, la pollution et l’introduction d’espèces invasives comme le silure du Nil.

Les berges du Lac Victoria constituent l’habitat naturel d’une faune variée composée d’animaux de différentes espèces comme le crocodile, l’hippopotame, les tortues alors qu’une myriade de poissons en peuplent les eaux. Les amateurs d’ornithologie y trouveront également leur bonheur, le lac abrite plus de 350 espèces d’oiseaux, dont l’impressionnant bec-en-sabot et le héron pourpré.

Les îles Ssese, avec leurs plages immaculées et leur végétation luxuriante, offrent un cadre paradisiaque pour des escapades à moins de deux heures de Kampala. L’île Ngamba, quant à elle, est connue pour être le sanctuaire de chimpanzés orphelins, une expérience unique pour les visiteurs.

Pour les voyageurs, le lac Victoria propose également des croisières au coucher du soleil, des sorties en bateau pour la pêche sportive et des promenades dans les marais et mangroves, où la nature se dévoile dans toute sa splendeur.

Cependant, disent les scientifiques, sa faible profondeur le rend vulnérable aux changements climatiques et s’est même s’est asséché au moins trois fois depuis sa formation il y a de cela entre 750.000 et 400.000 ans.

La pression anthropique n’est pas non plus étrangère à sa fragilisation. En 2020, la Banque mondiale a identifié les principaux facteurs expliquant la dégradation continue de ce précieux lac: gestion des terres et des pratiques agricoles non durables, rejet des eaux usées non traitées et d’effluents non traités par de nombreuses industries.

Par DNES à Nairobi Anas Zabari et Oumeima Er-rafay
Le 28/08/2025 à 15h41