Quelques semaines après le début de l’exploitation du gisement offshore Grand Tortue/Ahmeyim (GTA), une fuite de gaz est survenue le 19 février 2025 du côté mauritanien. Pour le moment, BP qui dirige le consortium exploitant le gisement a peu communiqué sur cette fuite et éventuellement sur sa réparation et ses conséquences.
Toutefois, cette fuite suscite l’inquiétude des acteurs de la filière halieutique, notamment la Fédération nationale des pêches (FNP/section Sud) et les ONG de protection de l’environnement marin, à l’image de Zakia. Ces organisations ont fait face à la presse, pour exprimer de vives craintes et formuler une série de recommandations.
Béchir Hassan Ahmed Abeid, président de la FNP/section Sud, déplore «les déclarations restreintes de BP sur un incident, dont on nous a dit qu’il est maîtrisé, mais que la fuite demeure, avec un impact ‘minime’. Le terme ‘minime’ veut dire qu’il y a quand même un impact, et on voudrait savoir jusqu’où il pourrait aller. Nous sommes concernés à plus d’un titre. Nous travaillons dans ces zones et vivons des fonds marins. Les aléas climatiques nous causent suffisamment de problèmes comme ça. Si on devait y ajouter des problèmes écologiques, ça serait grave. Quand j’entends parler de fuite de gaz, ma peur est énorme, je me demande s’il y a pas un déversement d’huiles depuis bientôt deux semaines, à plus de 2.800 mètres de profondeur, dans la zone Sud, qui est l’un de nos réservoirs de poissons».
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Pour sa part, Bekaye Samba Sy, SG de l’ONG Zakia explique que «notre préoccupation majeure porte sur l’impact environnemental de cette fuite de gaz qui peut avoir des effets dévastateurs sur l’écosystème marin. En plus le méthane est un gaz à effet de serre extrêmement puissant, contribuant au réchauffement climatique, la pollution de l’air, de l’eau…».
Enfin, Mansou Bahaida, président de l’ONG Zakia, pointe «la compagnie BP doit assumer ses responsabilités. Nous avons publié un communiqué dans ce sens, mais sans aucune de réaction de la compagnie».
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Le ministère mauritanien de l’Environnement et du Développement durable a souligné dans un communiqué être «en étroite collaboration avec le ministère du Pétrole, le ministère des pêches et les autorités sénégalaises, mènent des investigations approfondies afin de gérer efficacement la situation et prévenir tout impact environnemental».