À Conakry, il faut s’armer de patience pour pouvoir rouler avec son véhicule ou prendre un taxi. Faute de carburant, nombre de moyens de transport sont à l’arrêt.
Comme beaucoup de ses concitoyens, Siba Lamah, conducteur de taxi, est au chômage forcé, «il n’y a pas de carburant, on ne travaille pas. Toutes nos motos sont garées. Et dire que nous sommes debout depuis 6 heures» se désole-t-il.
Les difficultés d’approvisionnement de la Guinée en carburants ont commencé dans la nuit du 17 au 18 décembre 2023 lorsque le principal dépôt du pays avait pris feu à Conakry. Une année plus tard, des manifestations sporadiques s’étaient même déroulées à Conakry pour réclamer de l’essence dans les stations-service. En août dernier, face au déficit énergétique, les autorités avaient fait appel à un bateau thermique turc devant offrir l’électricité à moindre coût aux populations de la capitale guinéenne.
Mais la crise semble perdurer. Les quelques rares transporteurs qui travaillent s’approvisionnement au marché noir où le litre est acheté à prix d’or, confie Siba Lamah. «Au marché noir, tu peux avoir un litre à 20.000 francs guinéens. Actuellement, il est impossible d’avoir du carburant même si tu as de l’argent.»
Cette rareté se traduit par des heures d’attentes pour Amadou Diallo, sous un soleil de plomb, pour pouvoir trouver un moyen de déplacement, son témoignage est éloquent, «honnêtement, beaucoup de citoyen sont à l’arrêt. Certains sont rentrés tout simplement chez eux. Moi, je suis là encore et je ne sais pas si je peux trouver un moyen de déplacement pour rallier mon lieu de travail. Les gens souffrent. Et c’est la période des fêtes. Il y a beaucoup de mouvements. Tout risque de s’arrêter avec cette pénurie d’essence».
La Sonap, Société nationale de pétrole, a révélé ce lundi 30 décembre, dans un communiqué, que cette pénurie d’essence était principalement due à un retard du bateau d’essence chargé de son approvisionnement. «Seuls les usagers utilisant des véhicules à gasoil devraient se rendre dans les stations-service, afin de laisser la circulation fluide», préconise la société sans donner de précision sur la reprise de la livraison de carburant.