Coutumiers de viandes rouges, les Mauritaniens s’apprêtent à redoubler d’appétit durant le mois de Ramadan. Pays de pastoralisme par excellence, la Mauritanie possède un cheptel estimé à 30 millions de têtes au total, soit un ration de 6 à 7 têtes par habitant.
En dépit de cette richesse, le prix de la viande rouge ne cesse de grimper. Et la situation risque de se corser davantage durant le mois de Ramadan. Les autorités tentent laborieusement de maintenir ces prix à un niveau raisonnable sur les marchés de Nouakchott.
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Pour Saadva ould Moussa, boucher, «pour réduire le prix de la viande rouge, il faut remonter toute la chaîne, dont nous sommes le dernier maillon. Nous achetons le bétail entre 6000 et 7000 ouguiyas (entre 150 et 176 dollars) pour les petits ruminants. Dans ces conditions, vendre le kilogramme à 200 à 250 ouguiyas (5 à 6,3 dollars), serait à perte. Il faudrait avant tout diminuer le prix du bétail» suggère ce détaillant.
Abdoulaye Diallo, maquignon, ne peut être d’accord avec le boucher: «à la base, le prix du bétail est élevé en raison du coût de l’aliment, les frais liés au paiement du berger, les frais de transport des troupeaux des régions vers Nouakchott. Ainsi, j’ai déboursé 10.000 ouguiyas (251 dollars), pour acheminer mon troupeau de Bababé à Nouakchott (355 kilomètres)».
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Et qu’en pense, le dernier maillon de la chaîne, le consommateur comme Khaliva ould Lehzab? «La viande rouge reste toujours trop chère. Le prix n’a pas évolué à la baisse. Il n’y a aucune nouveauté», répond ce Nouakchottois.
Et il a bien raison. la baisse et l’harmonisation des prix de la viande à Nouakchott tarde à se concrétiser, au grand dam des consommateurs à quelques jours du début du mois de Ramadan.