L’Afrique doit produire ses propres vaccins, estime l’Angola, où le choléra a fait plus de 700 morts

Le 05/06/2025 à 08h56

L’Afrique doit augmenter sa production de vaccins pour combattre les maladies, a estimé mercredi le président angolais lors de discussions d’urgence portant sur une épidémie de choléra qui a fait plus de 700 morts cette année en Angola seule.

Le président angolais Joao Lourenço, également président de l’Union africaine, s’est exprimé lors d’une vidéoconférence avec d’autres dirigeants africains portant sur l’épidémie de choléra, qui touche plusieurs pays, ont indiqué ses services.

«Pour permettre une réponse solide et durable à cette crise et aux crises futures, il est essentiel de placer la production de médicaments et de vaccins sur notre continent», a déclaré M. Lourenço, selon un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

«La dépendance totale aux importations extérieures limite notre capacité de réaction et compromet notre souveraineté sanitaire», a-t-il ajouté durant la réunion, à laquelle assistait le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Plus de 90% des vaccins, médicaments, tests médicaux et autres fournitures sanitaires essentielles utilisés sur le continent sont importés, selon un rapport du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CACPM) publié en avril.

De nombreux pays africains sont confrontés à des épidémies de choléra, une sévère infection intestinale. Le Soudan, le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo et l’Angola figurent parmi les plus touchés.

A la date du 2 juin, l’Angola avait enregistré plus de 24.530 cas cette année, dont 718 morts, selon la présidence angolaise.

Le 27 mai, le ministère de la Santé du Soudan avait signalé 172 morts en une semaine dans le pays ravagé par la guerre.

La dépendance de l’Afrique envers les importations de produits de santé s’est révélée désastreuse durant de précédentes épidémies, dont celles de Covid-19, d’Ebola, de Marburg et de mpox, souligne le rapport du CACPM.

Elle place le continent à la merci de tensions commerciales mondiales, de ruptures géopolitiques et de délais logistiques, selon la même source.

De plus, les urgences de santé publique ont fortement augmenté en Afrique, passant de 152 en 2022 à 213 en 2024, selon le CACPM.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 05/06/2025 à 08h56