Le quartier de Medina menace ruine: la mairie de Dakar et l’Etat se rejettent la patate chaude

Le quartier Médine de Dakar.

Le 01/09/2023 à 10h21

VidéoMedina, l’un des plus vieux quartiers de Dakar, est plus que centenaire et se distingue par ses bâtiments souvent construits sur le modèle colonial. Ces vieilles bâtisses, encore habitées par ceux qui n’ont pas d’autres choix, menacent ruine. Des bâtiments se sont déjà effondrés faisant à chaque fois des victimes.

Medina, l’un des plus vieux quartiers de Dakar existe depuis plus de 100 ans. L’arrêté portant sa création date du 19 Septembre 1914 et a été signé par le gouverneur William Ponty. L’objectif était de déplacer une partie de la population autochtone du Plateau vers les environs immédiats. Ici, les bâtiments souvent construits sur le modèle typiquement colonial menacent de s’écrouler.

Pourtant, malgré la vétusté de la plupart de ces bâtiments, certains Dakarois n’ont pas d’autre choix que d’y habiter. Un risque qu’ils prennent malgré eux en raison de leur vulnérabilité sociale. Certains sont démunis et viennent de très loin.

Cette occupation des lieux malgré le risque élevé, n’est pas sans conséquences. Des bâtiments s’effondrent souvent et font des victimes. Le dernier effondrement en date à la Medina a fait 2 morts. Un plus récent encore dans la vielle ville de Rufisque a fait 5 victimes.

En plus de leur aspect vétuste, certains bâtiments souffrent aussi de malfaçons lors de la construction. Certains propriétaires véreux, qui ne feront jamais loger leurs familles dans de pareilles habitations, tentent des travaux de réfection pour ensuite mettre le bâtiment en location. Malheureusement, certains les prennent malgré les mises en garde de la municipalité.

Aujourd’hui, de l’avis de tous, l’Etat doit prendre ses responsabilités et en finir avec ces vieux bâtiments. Faute de quoi, un drame plus grave pourrait arriver. Si le recensement a été réalisé et certains bâtiments vidés de leurs occupants, la démolition tarde. La mairie qui dit n’en avoir pas les moyens et tente de refiler la patate chaude a l’Etat du Sénégal.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 01/09/2023 à 10h21