Dans les marécages, sur les grandes collines, sous les grosses pierres, les Camerounais n’ont plus de crainte de poser les fondations de leurs maisons dans de tels endroits. Ils cherchent un abri, disent-ils. La loi camerounaise en matière d’urbanisme interdit pourtant la construction dans ces zones hautement à risque de catastrophes naturelles.
La mort d’une vingtaine de personnes suite à un éboulement dans un quartier populaire de Yaoundé, lors de funérailles en novembre dernier, est encore dans les mémoires. Bien avant, plusieurs citoyens avaient trouvé la mort dans de pareilles circonstances, et même à cause des inondations.
Malgré ces multiples récits tragiques, la situation ne change guère. Au contraire, les chantiers de construction évoluent de jour comme de nuit malgré les interpellations à répétition des pouvoirs publics.
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Qu’est-ce qui serait à l’origine de cette résistance des populations? Les raisons évoquées ont non seulement trait à la pauvreté ambiante à laquelle les Camerounais font actuellement face, mais aussi à la crise du logement qui sévit dans les grandes villes du pays.
Les experts soulignent qu’il est devenu très difficile de se loger dans les villes de Yaoundé, Douala, Garoua ou encore Bafoussam. Les prix des loyers sont passés du simple au triple depuis plus de 10 ans. «Par exemple, les simples chambres qu’on prenait à 5.000 francs CFA sont actuellement données en location à 15.000 franc CFA, voire 17.000 francs CFA. Lorsqu’on vit avec sa femme et ses quatre ou cinq enfants, comment s’organise-t-on dans une telle pièce? On est donc obligé de faire quelques économies pour s’acheter une parcelle de terrain quel que soit l’endroit», témoigne un citoyen rencontré au quartier Elig Effa à Yaoundé.
Un autre ajoute que de nombreux Camerounais courent vers ces zones à risque parce qu’ils n’ont pas le choix. Et d’ajouter que le terrain est devenu si cher qu’il faut désormais débourser environ 25.000 francs CFA par mètre carré pour se trouver une parcelle de terrain dans une zone autorisée à Yaoundé, Douala ou Bafoussam. Et malheureusement, ces coûts ne sont pas à la portée de tous.
Il est donc important d’interpeller le gouvernement pour une promotion efficiente des logements sociaux au Cameroun. Les populations souffrent et des vies sont en danger.