Sous une pluie battante, cette plage d’ordinaire animée semble aujourd’hui déserte. Les gérants, bras croisés, scrutent l’horizon sans espoir immédiat de voir un client, regrette Adama Sylla. «Comme vous pouvez le constater, en cette période de saison pluvieuse, c’est véritablement le silence ici. On entend que la pluie. Il n’y a trace d’aucun client. Et donc, pour nous l’activité est au point mort».
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Seuls les agents de nettoyage s’activent encore. Leur tâche? Dégager les tonnes de détritus rejetés par la mer ou charriés par les eaux de ruissellement. Un travail de Sisyphe, tant les ordures reviennent chaque jour. Alors ils s’organisent: travail par roulement, efforts collectifs… mais l’accumulation semble les dépasser, confie Sylla. «C’est difficile pour nous face aux habitudes des citoyens qui jettent toujours les ordures dans les caniveaux. Ça nous fatigue beaucoup surtout durant toute la saison pluvieuse. La plage, c’est d’abord une question de propreté». Et pourtant, il faut bien les payer, mais comment faire sans aucune recette? Le dilemme est réel et la saison ne fait que commencer.
Une chose est sure, pour ceux qui espèrent tirer profit de la période estivale, la pluie ne fait pas pousser les opportunités. Bien au contraire, elle annonce de longs mois de galère durant lesquels les tenanciers des plages doivent jongler avec la raréfaction de la clientèle et l’invasion des déchets.