Mali: la mécanique auto, une autre voie pour l’autonomisation de la femme

Le 01/12/2025 à 08h29

VidéoLe nombre de femmes mécaniciennes augmente au Mali où ce secteur n’est plus l’apanage des seuls hommes. Agée de 28 ans, Aminata Mariko, célibataire et en 3e année de formation en mécanique auto à l’École professionnelle Soumaoro Kanté, fait partie des jeunes apprenties qui investissent ce secteur jadis réservé aux hommes.

De plus en plus de métiers s’ouvrent aux femmes. Parmi eux, la mécanique automobile, longtemps perçue comme un domaine exclusivement masculin. Autrefois, la société acceptait difficilement qu’une femme exerce ce métier jugé salissant, pénible, voire dégradant pour elle.

Mais les mentalités évoluent. Les centres de formation en mécanique accueillent désormais un nombre croissant de jeunes filles. C’est le cas d’Aminata Mariko, célibataire et étudiante en 3ème année de mécanique auto à l’École professionnelle.

Après sa formation théorique, elle s’est tournée vers Bouréïma Diarra, chef de garage, afin de passer de la théorie à la pratique. Selon elle, «tous les métiers sont dignes, et aucun n’est sot. Elle précise que l’exercice de ce métier découle de sa passion et quelle est fière d’avoir eu l’opportunité de l’exercer». Elle ajoute «qu’être une femme ne constitue pas un obstacle à l’autonomisation. Selon elle, leur garage regroupe plusieurs spécialités, notamment la tôlerie et la peinture, mais que son travail consiste à réviser les suspensions des véhicules et à réparer les moteurs de toutes sortes à l’exception des remorques et des camions bennes». Elle poursuit en disant «qu’à l’avenir, j’ambitionne de devenir cheffe de garage et j’invite d’autres femmes à me rejoindre afin de réduire le taux de chômage».

Le parcours n’a pourtant pas été simple. Une partie de la société malienne peine encore à accepter que des femmes se tournent vers ce type de profession. Ainsi, comme le souligne le chef du garage, Bouréïma Diarra, «elle a rencontré des difficultés, car dit-elle certaines personnes se moquaient d’elle tandis que d’autres venaient spécialement pour l’observer. Certains clients refusaient quelle répare leur véhicule, mais aujourd’hui, elle ne peut qu’être fière».

Mamadou Traoré, un collaborateur d’Aminata Mariko, témoigne également. Il explique avoir travaillé avec plusieurs apprentis, mais jamais avec une femme auparavant. Il précise que «tout ce qu’on lui confie comme tâche, elle l’exécute sans hésitation». Une preuve, selon lui, «qu’elle est passionnée par ce métier ordinairement réservé aux hommes dans notre société».

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 01/12/2025 à 08h29