«Tôt ce matin, un groupe de terroristes a tenté de s’infiltrer dans l’école de gendarmerie de Faladié», dit l’armée dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. «La situation est sous contrôle», assure-t-elle dans un message également diffusé dans un flash de la radio-télévision en langue bamanakan.
Le ministère de la Sécurité a quant à lui fait état d’«attaques terroristes» contre des «points sensibles de la capitale», dont l’école de gendarmerie.
Les «terroristes» désignent communément les jihadistes et les indépendantistes du nord dans le langage des autorités dominées par les militaires.
Des opérations de ratissage sont en cours, selon l’armée. Elle appelle la population à garder son calme et à éviter le secteur.
Deux gendarmes ont été blessés, ont indiqué leurs proches.
Des vidéos non authentifiées circulant sur les réseaux sociaux montrent deux hommes en état d’arrestation.
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Bamako, habituellement préservée des attaques quasiment quotidiennes dans certaines régions du pays, s’est réveillée au bruit des tirs et des déflagrations, a rapporté l’AFP. Des tirs sporadiques se faisaient toujours entendre en début de matinée.
«Des hommes armés non encore formellement identifiés ont attaqué ce matin au moins un camp de gendarmerie de Bamako», a expliqué un responsable de gendarmerie sous le couvert de l’anonymat.
«L’aéroport de Bamako est momentanément fermé face aux évènements», a annoncé un responsable aéroportuaire, sans se prononcer sur la durée de cette mesure.
Coups de feu et explosions
Les coups de feu d’intensité variable, entrecoupés d’explosions, ont commencé vers 05H00 du matin (locale et GMT), a rapporté l’AFP. Une fumée noire s’élevait au lever du jour d’une zone proche de l’aéroport. Un témoin a indiqué être resté bloqué avec d’autres fidèles dans une mosquée proche de la zone des tirs à l’heure de la première prière matinale.
Le lycée français Liberté a diffusé un message annonçant qu’il resterait fermé «en raison d’évènements extérieurs». Des employés de l’ONU ont également reçu un message leur intimant de «limiter (les) déplacements jusqu’à nouvel ordre».
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Le Mali, pays pauvre et enclavé confronté à la propagation jihadiste et à une profonde crise multidimensionnelle depuis 2012, a été le théâtre de deux putschs, en août 2020 et mai 2021. Il est depuis gouverné par une junte dirigée par le colonel Assimi Goïta. A sa suite, ses voisins, le Burkina Faso et le Niger, ont également vu des militaires s’emparer du pouvoir par la force.
Le Mali reste la proie d’attaques dont la capitale est cependant largement préservée depuis plusieurs années.
Depuis 2022, les militaires au pouvoir ont rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.
Ils ont multiplié les actes de rupture, poussant vers la sortie la mission de l’ONU Minusma et dénonçant l’accord signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord, considéré comme essentiel pour stabiliser le pays. Ils ont fondé avec les régimes militaires burkinabè et nigérien une Alliance des Etats du Sahel il y a tout juste un an, et ont annoncé avec eux quitter la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), accusée d’être inféodée à l’ancienne puissance coloniale française.
Les autorités maliennes restent confrontées à de lourds défis, non seulement sécuritaires, mais aussi économiques, sociaux et structurels.