Les autorités de Kinshasa avaient évoqué lundi un bilan d’environ 300 morts dans le village de Kishishe, dans la province du Nord-Kivu. Le bilan de l’enquête préliminaire de l’ONU concerne Kishishe et le village voisin de Bambo, indique la Monusco dans un communiqué.
Ces 131 civils (102 hommes, 17 femmes et 12 enfants) ont été tués «au cours d’actes de représailles contre les populations civiles». «Les victimes ont été exécutées arbitrairement par balles ou à l’aide d’armes blanches», ajoute-t-elle. «Huit personnes ont par ailleurs été blessées par balles et 60 autres enlevées. Au moins 22 femmes et cinq filles ont été violées».
«Ces violences ont été commises dans le cadre d’une campagne de meurtres, de viols, d’enlèvements et de pillages contre ces deux villages du territoire de Rutshuru en représailles à des affrontements entre le M23» et des miliciens des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) et autres groupes armés, poursuit le communiqué.
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Cette enquête a été menée par le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’Homme (BCNUDH) et la Monusco qui ont «interrogé 52 victimes et témoins directs, et diverses sources» à Rwindi, à 20 km de Kishishe, précise le communiqué, soulignant que les enquêteurs n’ont pu se rendre à Kishishe et Bambo «en raison des contraintes de sécurité».
Kishishe est pour le moment contrôlé par la rébellion du M23 («Mouvement du 23 mars»), une ancienne rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes en fin d’année dernière et conquis ces derniers mois de larges portions d’un territoire du nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Le 1er décembre, l’armée congolaise avait accusé le M23 d’avoir massacré au moins 50 civils, un bilan rapidement revu à la hausse par le gouvernement, à plus d’une centaine puis «autour de 300».
Le M23 a nié avoir commis ce massacre, reconnaissant seulement la mort de 8 civils tués selon lui par des «balles perdues» lors d’affrontements à Kishishe entre ses combattants et des miliciens.