Au-delà de la symbolique spirituelle, l’Aïd el-Adha est une fête familiale et sociale célébrée en Afrique de l’Ouest où l’acquisition du bélier destiné au sacrifice exige aujourd’hui des moyens financières loin d’être à la portée de la majorité des chefs de famille.
Pour cette année, les prix des moutons sont très élevés, malgré un bon hivernage et l’abondance du bétail.
Ainsi, pour acquérir un mouton, un père de famille doit débourser entre 6.000 et 12.000 ouguiyas, soit entre 152 et 304 dollars américains au grand foirail d’El Mina, une commune de la banlieue sud de Nouakchott.
Une fourchette largement au-dessus des moyens du Mauritanien ordinaire, compte tenu du niveau du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), qui se situe en dessous de 4.000 ouguiyas (soit 101 dollars).
Mais il n’y pas que l’ovin. Les familles doivent également affronter un chapelet de dépenses relatives à l’achat des habits sans compter les contraintes spécifiques aux femmes, dans une société de gaspillage, incapable de s’adapter à un environnement mondial plongé dans une profonde crise.
Et l’addition est des plus salées: 30.000 ouguiyas, soit autour de 760 dollars. L’Aïd el-Adha est un véritable casse-tête pour l’écrasante majorité des Mauritaniens.