«Le problème le plus dangereux que nous avons remarqué reste bien le déni des violences commises contre les femmes», a affirmé Mme Meskerem Geset Techane, présidente adjointe du groupe de Travail des Nations unies sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une mission commencée le 25 septembre.
«Nous avons eu la certitude que ces violences et torts causés aux femmes et aux filles se font à tous les niveaux», a-t-elle dit, tout en soulignant la «forte volonté politique des dirigeants du pays d’éliminer toutes les entraves qui se dressent devant la promotion des droits des femmes».
Les hommes religieux qu’ont rencontrés les expertes indépendantes «sont favorables à la promotion des droits des femmes et des filles», a-t-elle ajouté.
La visite de la mission de l’ONU a coïncidé avec un vif débat mené sur les réseaux sociaux et dans les mosquées par des imams et des chefs religieux contre un nouveau texte de loi en préparation pour les droits des femmes.
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Le texte octroierait par exemple le droit aux femmes de sortir ou de voyager sans l’autorisation de leur mari ou de leur tuteur.
Des parlementaires et des érudits, dont le très écouté chef religieux Mohamed Elhacen Ould Dedaw, sont montés au créneau pour vilipender un texte contraire selon eux à la loi islamique et à la Constitution.
Des manifestations ont eu lieu à Nouakchott et dans certaines villes contre un texte que ses détracteurs disent imposé de l’étranger.
Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a voulu rassurer l’opinion en affirmant au cours du Conseil des ministres mercredi que «rien ne sera fait qui soit contraire à la charia», selon des propos rapportés par un de ses ministres.
De précédents textes en faveur des droits des femmes ont été rejetés par le Parlement en 2017 et 2019.