Mauritanie. Gestion et collecte de déchets: un ultimatum de 48 heures adressé à l’entreprise marocaine Arma Environnement de Youssef Ahizoune

Youssef Ahizoune, PDG d’Arma Environnement, lors de l'annonce du démarrage des activités de la filiale mauritanienne.

Le 07/08/2025 à 15h07

À peine désignée en charge de la gestion des déchets à Nouakchott, l’entreprise marocaine Arma Environnement a fait preuve de manquements sur le terrain. Les autorités mauritaniennes lui ont accordé un délai de 48 heures pour corriger les défaillances constatées.

À Nouakchott, l’insalubrité est un problème quotidien. Les ordures s’amoncellent dans les rues et les déchets de toutes sortes sont déposés dans des décharges sauvages, menaçant la santé des habitants de la capitale mauritanienne.

Face à cette situation, les autorités ont décidé de confier la collecte des déchets de la capitale à l’entreprise Arma Environnement. Cette dernière est détenue par l’homme d’affaires marocain Youssef Ahizoune, fils de l’ancien patron de Maroc Telecom, Addessalam Ahizoune, qui compte Mauritel parmi ses filiales africaines. L’entreprise, active dans la gestion des déchets et les services environnementaux au Maroc, a été déclarée adjudicataire du marché d’enlèvement et de traitement des ordures de Nouakchott, sur la base d’un contrat signé avec l’Etat mauritanien, par l’intermédiaire du ministère de l’Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local, le 18 juin dernier.

Le 2 juillet, Youssef Ahizoune, PDG d’Arma Environnement, a annoncé le démarrage des activités de l’entreprise au cours d’une rencontre avec les médias à Nouakchott, expliquant par la même occasion la stratégie, les conditions, les moyens humains et matériels mobilisés pour l’exécution intégrale de toutes les clauses contractuelles.

Ce contrat, d’une durée de 10 ans, est assorti d’un montant annuel de 706,86 millions d’ouguiyas (7,068 milliards d’anciennes ouguiyas), soit environ 18 millions de dollars.

Le contrat ne semble pas avoir satisfait les attentes des autorités mauritaniennes, qui ont rapidement réagi. Après avoir mené une inspection dans le cadre du Plan de Propreté de la ville, elles ont mis en garde l’entreprise Arma Environnement. Le ministre Yacoub ould Salem Vall, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la Décentralisation et du Développement local, a été clair: «L’entreprise a l’obligation de corriger les manquements signalés dans un délai de 48 heures, sous peine de sanctions prévues par le contrat». Cette mise en garde, formulée le mercredi 6 août, témoigne du mécontentement des autorités face à l’exécution du contrat.

Les autorités annoncent des sanctions contractuelles à l’encontre de l’entreprise si les dysfonctionnements constatés ne sont pas corrigés dans les temps impartis. En clair, l’entreprise risque des pénalités pécuniaires si les manquements ne sont pas corrigés rapidement.

Le ministre délégué à l’Intérieur a insisté sur le déploiement de moyens logistiques et humains sur le terrain afin de mener à bien les activités de ramassage des ordures.

Rappelons que le processus d’attribution du contrat de collecte et de gestion des déchets de Nouakchott n’a pas été linéaire. Le contrat a été attribué initialement à SOS NDD, une autre entreprise marocaine créée en août 1977 avant que cette attribution ne soit suspendue à trois reprises par l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) à la suite de recours. Et c’est lors de la quatrième procédure d’attribution que le contrat est finalement revenu à Arma Environnement.

Par Karim Zeidane
Le 07/08/2025 à 15h07