La Mauritanie continue d’afficher l’un des taux de réussite au baccalauréat les plus faibles au monde. En dépit d’une amélioration par rapport aux années précédentes, le taux de réussite au BAC, toutes filières confondues, est de15%, dépassant de très peu ceux de 2021 et 2022 qui s’établissaient à 8 et 12%.
Face à cette catastrophe, plus de 80% des élèves abandonnent les études une fois arrivés au BAC. Une situation inquiétante qui ne semblent pas émouvoir les différents gouvernements qui se sont succédés au cours de ces dernières années.
Sarr Amadou Hamadi, professeur de sciences et directeur des études dans un établissement privé, analyse ces résultats à plusieurs niveaux. Il constate que le chiffre est en légère hausse par rapport aux deux années précédentes. Mais, il reste extrêmement faible en comparaison avec les objectifs d’un système éducatif nourrissant les ambitions de développement d’un pays.
Ces mauvais résultats sont imputables à tous les acteurs: système éducatif, professionnels de l’enseignement, encadrement, parents d’élèves et élèves, devenus moins studieux avec l’avènement des réseaux sociaux.
Pour sa part, Dahaba, inspecteur de l’enseignement secondaire, note aussi une timide hausse du chiffre des admis, mais il estime que le taux de réussite reste encore très faible, avec de graves disparités suivant les régions. Certains grands centres n’enregistrant aucun admis.
Tous ces éléments doivent conduire à une réflexion pour trouver des solutions capables d’offrir des performances au delà de 50%.
Diallo Dioukhamadi, propriétaire d’un établissement d’enseignement privé, déplore le faible niveau des résultats, imputables à un enseignement instable. Il souligne la nouvelle orientation interdisant aux privés l’accueil des élèves du primaire dont les résultats devraient se faire ressentir des prochaines et lance un appel à la tenue des États Généraux de l’Éducation.