Niger: 20 civils tués dans une attaque de jihadistes présumés

Des éléments de l'armée nigériane.

Le 16/08/2025 à 16h21

Vingt civils qui voyageaient à bord d’un camion ont été tués cette semaine par des «bandits armés» près de la zone aurifère de Komabangou dans l’ouest du Niger, une nouvelle attaque dans cette région où des groupes jihadistes sont très actifs.

Le Niger, comme ses deux voisins sahéliens, le Burkina Faso et le Mali, fait face à des violences jihadistes récurrentes depuis une dizaine d’années, en particulier dans sa partie ouest.

Un camion avec à son bord une vingtaine de passagers en provenance du marché de la ville de Mehanna a été intercepté jeudi près du site aurifère de Komabangou par des «bandits armés», a rapporté samedi un ressortissant de la zone qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité.

Les assaillants «ont fait descendre tous les passagers, ils ont mis d’un côté dix-neuf hommes, sans aucune raison, ils les ont fait coucher sur le sol et ils les ont criblé de balles», a raconté cette source qui précise que le chauffeur a également été tué et le camion incendié.

«Les femmes ont été épargnées et deux autres personnes ont réussi à s’enfuir», a poursuivi cet habitant.

Des ressortissants de la région ont aussi évoqué l’attaque sur les réseaux sociaux.

«Les terroristes ont abattu, comme du bétail, dix-neuf passagers, ne laissant la vie sauve qu’à deux femmes», a confirmé Hassane Toro, un ressortissant de Tillabéri, chef-lieu de la région éponyme.

Selon le site NigerScoop, «une vingtaine de personnes ont tuées» dans l’attaque.

Jihadistes toujours actifs

L’attaque a eu lieu dans le département de Téra, situé dans la région de Tillabéri, proche du Burkina et du Mali, dans la zone dite des trois frontières, où les groupes jihadistes liés à Al-Qaida et l’Etat islamique (EI) sont très actifs.

En dépit d’un déploiement massif de l’armée, les violences attribuées aux jihadistes se poursuivent, visant indistinctement civils et militaires.

Le 20 juin, 71 civils qui assistaient à un prêche musulman ont été tués par des jihadistes présumés dans le village de Manda, dans cette même région. L’Etat islamique au Sahara (EIS) avait été soupçonné.

En mars, 44 civils avaient été tués par «les terroristes de l’EIS» avait annoncé le ministère nigérien de l’Intérieur, alors qu’ils priaient dans une mosquée à Fambita, toujours dans le département de Téra.

Le Niger est également confronté aux actions meurtrières de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) dans sa partie sud-est.

Samedi, le régime militaire au pouvoir à Niamey depuis un coup d’Etat perpétré il y a deux ans, n’avait pas communiqué sur cette attaque.

Le Niger et ses voisins, le Burkina Faso et le Mali, également dirigés par des militaires et réunis au sein d’une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont annoncé en début d’année la formation d’une force unifiée de 5.000 hommes contre les «groupes terroristes».

Jeudi, les trois ministres de la Défense de l’AES ont rencontré à Moscou leur homologue russe qui s’est dit «prêt à fournir une assistance complète pour assurer la stabilité dans la région».

Ces dernières années, les trois pays sahéliens qui revendiquent une politique souverainiste, ont également mis dehors les armées française et américaine qui luttaient avec eux contre le jihadisme et se sont rapprochés notamment de la Russie.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 16/08/2025 à 16h21