Nigeria: 130 élèves d’une école catholique libérés après leur enlèvement

Des écoliers libérés sont vus lors d'une réception au bureau du gouverneur à Minna le 8 décembre 2025. Les autorités nigérianes ont obtenu la libération de 130 écoliers enlevés par des hommes armés dans une école catholique en novembre 2025, a déclaré un porte-parole de la présidence le 21 décembre 2025, après la libération de 100 autres au début du mois.. AFP or licensors

Le 22/12/2025 à 07h58

Les autorités nigérianes ont obtenu la libération de 130 des élèves enlevés le 21 novembre par des hommes armés dans une école catholique, a annoncé dimanche un porte-parole de la présidence, soulignant que plus aucune victime de cet enlèvement de masse «n’est en captivité».

Une centaine d’écoliers de cet établissement avaient déjà été libérés début décembre.

Quelque «130 autres élèves enlevés dans l’Etat du Niger ont été libérés, plus aucun n’est en captivité», s’est félicité dimanche le porte-parole, Sunday Dare, dans un message publié sur X et accompagné d’une photo d’enfants souriants.

Ils seront transférés lundi à Minna, la capitale de l’Etat du Niger, a précisé à l’AFP une source de l’ONU.

Le 21 novembre, plusieurs centaines d’élèves et de membres du personnel avaient été kidnappés à l’internat mixte St. Mary situé dans le village reculé de Papiri, dans l’Etat du Niger (centre-nord), alors que le Nigeria subissait une vague d’enlèvements massifs rappelant le tristement célèbre enlèvement de près de 300 lycéennes par Boko Haram à Chibok en 2014.

A une insurrection jihadiste active depuis 2009 dans le nord-est du pays sont venues s’ajouter ces dernières années dans le nord-ouest et le centre de ce pays d’Afrique de l’Ouest les attaques, pillages et enlèvements perpétrés par des bandits, aux mobiles plus financiers qu’idéologiques.

Le nombre exact de personnes enlevées, et de celles restant en captivité, est resté flou depuis l’attaque contre l’école.

Etat d’urgence

L’Association chrétienne du Nigeria (CAN) a indiqué initialement que 315 élèves et membres du personnel avaient été enlevés.

Une cinquantaine d’entre eux s’étaient échappés peu après et, le 7 décembre, une centaine d’élèves avaient été libérés.

Ce qui portait donc à 165 le nombre de personnes encore aux mains des ravisseurs avant l’annonce dimanche des 130 libérations.

Mais une source onusienne a expliqué à l’AFP que la totalité des personnes enlevées le 21 novembre semblait avoir été relâchées. Plusieurs dizaines d’entre elles, que l’on croyait encore captives, ayant en réalité pu s’enfuir lors de l’attaque et rentrer chez elles.

Le décompte a été compliqué en raison de l’éparpillement des maisons des élèves, situées dans des villages reculés de vastes zones rurales, selon la même source.

L’identité des ravisseurs n’a pas été dévoilée et aucune information sur les modalités de la libération des enfants n’a été rendue publique.

Selon des analystes, il est probable que les autorités ont payé une rançon, ce qui est techniquement interdit par la loi.

Les enlèvements de masse sont fréquents au Nigeria, la plupart perpétrés par des gangs criminels, appelés «bandits», en quête de rançons.

Le mois de novembre a connu une vague importante de kidnappings au cours de laquelle plus de 400 Nigérians - des écolières musulmanes, des fidèles d’une Eglise évangélique, des agriculteurs, une mariée et ses demoiselles d’honneur... - ont été enlevés en 15 jours, ébranlant profondément la nation.

Cette recrudescence des kidnappings a poussé le président Bola Tinubu à déclarer fin novembre l’état d’urgence sécuritaire national et à ordonner le recrutement de policiers et de militaires pour lutter contre les groupes armés.

Pays le plus peuplé d’Afrique, fort de 230 millions d’habitants, le Nigeria est presque également divisé entre un nord majoritairement musulman et un sud principalement chrétien et est confronté à une situation sécuritaire très dégradée.

Cette vague d’enlèvements est aussi intervenue sur fond de déclarations du président américain Donald Trump sur une prétendue persécution ciblée des chrétiens du Nigeria par des «terroristes islamistes», un phénomène que démentent Abuja et des experts indépendants. Les attaques au Nigeria visent et tuent aussi bien chrétiens que musulmans, souvent sans distinction.

Par le360
Le 22/12/2025 à 07h58