Cette grève menée par les principaux syndicats, le Congrès du travail du Nigeria (NLC) et le Congrès des syndicats (TUC), survient à l’heure où le pays le plus peuplé d’Afrique fait face à une inflation galopante et à une dépréciation de sa monnaie face au dollar.
«La grève est levée pour une semaine pour permettre la conclusion des négociations» a indiqué mardi le NLC sur le réseau social X.
L’arrêt de la grève a aussi été confirmé par le syndicat TUC.
Un peu plus tard dans la journée, les deux syndicats ont enjoint les travailleurs à «retourner immédiatement sur leurs lieux de travail respectifs».
«Il est plus que nécessaire de créer un climat propice à la poursuite des négociations sans entrave», ont ajouté le NLC et le TUC dans un communiqué.
Actuellement, le salaire minimum est fixé à 30.000 nairas (environ 20 euros) et les syndicats réclament qu’il soit porté à 494.000 nairas (environ 300 euros).
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Mardi matin, lors du deuxième jour de grève dans la capitale Abuja, certains employés ministériels avaient repris le travail, mais la plupart des bureaux et le bâtiment de l’Assemblée nationale étaient toujours fermés, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les membres du syndicat de l’aviation étaient également rassemblés devant l’entrée fermée de l’aéroport domestique de Lagos, la capitale économique du pays.
Mais les vols internationaux étaient assurés mardi matin, selon le porte-parole de l’Autorité fédérale des aéroports du Nigeria.
«Solution pacifique»
Face à l’ampleur de la grève, le gouvernement a publié dans la journée de lundi un «appel aux syndicats» pour «poursuivre les discussions» et parvenir à «une solution pacifique».
A l’issue d’un entretien lundi soir, il a été convenu que le président Bola Ahmed Tinubu «s’engage à proposer un salaire minimum supérieur à 60.000 nairas» et que des réunions entre le gouvernement et les syndicats auraient lieu «tous les jours de la semaine à venir» afin de parvenir à un accord, selon un communiqué signé par les ministres de l’Information et du Travail ainsi que par les présidents du NLC et du TUC.
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Lundi, les travailleurs mobilisés avaient coupé le réseau électrique national, bloqué les vols intérieurs et fermé la plupart des bureaux fédéraux, des ports, des stations-service et des tribunaux pour exiger du gouvernement qu’il augmente le salaire minimum.
Huit membres de l’équipe nationale de football nigériane ont été bloqués lundi par des perturbations aériennes et n’ont pas pu participer à une séance d’entraînement en vue des qualifications pour la Coupe du monde, a déclaré un porte-parole de l’équipe.
Le NLC regroupe des dizaines de syndicats comptant des dizaines de milliers de membres, des fonctionnaires aux enseignants en passant par les travailleurs du secteur pétrolier et des transports.
Les syndicats protestaient également contre la hausse des tarifs de l’électricité qui ont augmenté, après une des réformes économiques introduites par le président Bola Ahmed Tinubu.
Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, M. Tinubu a mis fin à la subvention des carburants et au contrôle des changes, ce qui a entraîné un triplement des prix de l’essence et une hausse du coût de la vie, le naira ayant chuté par rapport au dollar.
Les mesures ont durement touché le pouvoir d’achat de la population, mais le gouvernement a demandé aux Nigérians de laisser le temps aux réformes de porter leurs fruits, affirmant qu’elles attireraient davantage d’investissements étrangers.