Le conflit a débuté vendredi lorsque l’association des cadres du pétrole et du gaz naturel du Nigeria (Pengassan) a accusé la nouvelle raffinerie Dangote d’avoir licencié 800 travailleurs locaux pour s’être syndiqués et de les remplacer par 2.000 ouvriers d’Inde.
Des accusations qualifiées de «mensonge» par la raffinerie Dangote, la plus grande d’Afrique, qui affirme avoir renvoyé seulement un petit nombre d’employés pour des «actes de sabotage», sans toutefois donner de chiffre exact.
Outre la grève, le syndicat a annoncé un blocage de la livraison de pétrole brut et de gaz à la raffinerie, ce que Dangote conteste en justice.
Des grévistes ont également bloqué les bureaux de la société pétrolière d’Etat, la Nigerian National Petroleum Corporation et des autorités de régulation du secteur, selon des médias locaux.
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Un porte-parole de Dangote a indiqué à l’AFP que les négociations sous l’égide du gouvernement étaient toujours en cours mardi.
Avant son ouverture en 2024, la raffinerie Dangote, exploitée par des intérêts privés et d’une capacité de 650.000 barils/jour, le Nigeria devait importer presque tout son carburant bien que le pays soit un important producteur de pétrole.
Après des années de négligence et de mauvaise gestion des raffineries publiques, le site était censé faire baisser les prix de l’essence pour les consommateurs. Mais il a aussi bouleversé le jeu des acteurs établis de longue date dans ce pétro-État marqué par la corruption, et Dangote a été montrée du doigt pour ses méthodes anti-syndicales.