Une source au sein du groupe a précisé qu’au total, ce sont 16 personnes qui ont été évacuées, 12 Occidentaux et quatre ressortissants d’Afrique de l’Ouest.
Jeudi soir, «la direction d’Orano au Niger a été alertée d’un événement sécuritaire dans un village situé à mi-chemin entre la frontière malienne et la ville d’Arlit», indique le groupe dans un communiqué.
«Immédiatement, des mesures ont été mises en place pour la protection des sites et du personnel» et «la sécurité des installations industrielles a été renforcée», ajoute-t-il.
«Conformément aux procédures du plan de protection et par mesure de précaution, les expatriés» d’Orano et d’autres étrangers en mission, «cibles potentielles identifiées, présents sur la base vie d’Akokan, ont été évacués sous protection vers Niamey par avion».
Les expatriés d’Orano ou en visite dans la région d’Arlit où le groupe exploite une mine d’uranium, vivent dans un complexe sécurisé appelé «base vie», situé à Akokan à proximité de la ville d’Arlit.
«Le retour des personnels évacués devrait avoir lieu dans les tout prochains jours dès confirmation que tout risque est écarté», ajoute Orano.
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«L’ensemble des activités des sites se poursuivent normalement», a affirmé une source à Orano.
Selon Aïr-info, un media de la région d’Agadez réputé bien informé, «des individus armés» circulant «sur des dizaines de motos» ont été aperçus jeudi près du village d’Inanbagaret et ont «posé des questions à plusieurs éleveurs rencontrés», souhaitant surtout savoir s’il y avait «des citoyens occidentaux dans la ville d’Arlit».
Une source sécuritaire a confirmé à l’AFP qu’une «colonne d’individus armés» avait été vue jeudi entre la frontière malienne et Arlit. «La situation est sous contrôle», a-t-elle ajouté.
Un résident d’Arlit a lui déclaré que si l’information «a largement circulé sur les réseaux sociaux», elle n’a eu aucun effet sur la population: chacun vaque normalement à ses occupations».
Des enlèvements en 2010
Cette ville se trouve à proximité des frontières avec l’Algérie et le Mali.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, cinq Français - dont une femme, Françoise Larribe -, un Malgache et un Togolais, tous collaborateurs d’Areva, avaient été enlevés à Arlit par des hommes armés. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué ces enlèvements.
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Après cinq mois de captivité, le 25 février 2011, Françoise Larribe, malade, avait été libérée avec les salariés malgache et togolais.
Les quatre derniers otages avaient été libérés le 29 octobre 2013, après 1.139 jours de détention dans le désert sahélien.
Orano (ex-Areva), spécialisée dans le cycle du combustible nucléaire, exploitait depuis 50 ans deux mines d’uranium dans le nord du Niger, la Somaïr (Société des mines de l’Aïr) et la Compagnie des mines d’Akokan (Cominak): cette dernière a fermé en 2021.
En vertu d’un accord entre le groupe et le gouvernement nigérien la semaine dernière, la Somaïr va poursuivre ses activités jusqu’en 2040.
Orano mène en outre des études en vue d’exploiter le site d’Imouraren, l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, également dans le nord du Niger, dont les réserves ont été estimées à environ 200.000 tonnes.
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Le Niger, pays parmi les plus pauvres au monde, doit faire face aux attaques régulières et meurtrières de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique au Sahel dans l’ouest et, dans le sud-est, à celles de Boko Haram et du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
Dans sa lutte contre les jihadistes, ce pays bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux dont la France et les Etats-Unis qui y ont des bases militaires.
Le président nigérien Mohamed Bazoum reste l’un des derniers partenaires de la France dans le Sahel. Paris déploie au Niger quelque 2.000 hommes, alors que le Mali et le Burkina Faso voisins, dirigés par des militaires putschistes, les en ont chassés.