Nouakchott: quelle relation y a t-il entre le poisson et le mouton?

Les étales vides au niveau du marché de poissons de Nouakchott.

Le 21/06/2025 à 14h30

VidéoQue le vent souffle trop fort ou que le mouton bêle sans cesse, le marché aux poissons de Nouakchott est insuffisamment approvisionné. Cette raréfaction est encore plus ressentie après la Tabaski, les pêcheurs étant allés passer la fête avec leur famille.

Depuis la célébration de la fête de l’Aïd el-Adha, le 7 juin, le poisson est presque introuvable dans les étals du marché au poisson de Nouakchott. Une raréfaction éternellement synonyme d’inflation.

Ibrahima Sarr, responsable d’une association de pêche artisanale en Afrique de l’Ouest, croit connaître les raisons de la pénurie. «Le pillage commis par les bateaux industriels, un problème structurel, fait des ravages. Les industries de fabrication de farine de poissons y sont pour beaucoup et sont à l’origine de la baisse structurelle des prises."

À cela s’ajoutent des facteurs conjoncturels: vent très fort, mer agitée et pêcheurs partis passer la Tabaski au village. Beaucoup ne sont toujours pas rentrés, détaille Ibrahima Sarr.

Allant dans le même sens, Sérigne Fallou, mareyeur, explique que «le marché aux poissons est alimenté par les pêcheurs mauritaniens et sénégalais, qui sont partis passer la fête dans leurs villages respectifs. C’est pour cette raison que les prix ont augmenté depuis quelques jours, alors qu’avant la fête, ils étaient à un bon niveau».

Cette situation pousse de nombreuses familles à faire d’importants approvisionnements en poissons à la veille de la fête pour faire face aux pénuries des lendemains de Tabaski.

Fatou Ndiaye, revendeuse de poissons, fait remarquer que «certaines familles prennent la précaution d’acheter d’importantes quantités de poissons avant la fête, de crainte de ne pas en trouver après la Tabaski comme c’est le cas en ce moment».

Les pêcheurs ne devraient pas tarder à reprendre le large et jeter leurs filets, alors la situation devrait retrouver son rythme normal. À condition que la météo soit clémente.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 21/06/2025 à 14h30