Dans les allées animées du Marché central de Dakar, Fanta Gueye, vendeuse, semble sure de son affaire, «nous proposons une large gamme de cadeaux pour Noël et la fin d’année. Que vous soyez à la recherche de pétards, de jouets, de voitures pour enfants, ou encore d’articles qui répondent aux besoins et aux envies des tout-petits, vous trouverez tout chez nous», assure-t-elle avec enthousiasme.
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Pour Daouda Diop, vendeur et père de famille, la période des fêtes reste un moment privilégié, «chaque année, nous sommes au rendez-vous pour apporter du bonheur aux enfants. Nous constatons avec joie que de nombreux parents font le déplacement pour gâter leurs enfants. Ici, ils offrent des véhicules électriques pour les petits pilotes en herbe, des jeux éducatifs pour stimuler leur créativité ou encore des poupées et accessoires pour les jeunes rêveuses», témoigne-t-il avec fierté.
Cependant, tous s’accordent à dire que cette année, l’effervescence n’est pas aussi marquée que par le passé. Fanta Gueye observe avec regret une tendance préoccupante. «Malheureusement, nous faisons face à une réalité difficile: la vie est devenue plus chère, et les budgets des familles sont souvent serrés. Beaucoup de parents ne peuvent plus dépenser comme ils le faisaient auparavant. Cela se ressent dans l’ambiance des fêtes, où l’effervescence et le rush d’antan semblent moins présents», déplore-t-elle.
Ces trois dernières années, le pouvoir d’achat des ménages sénégalais a été diminué par une flambée sans précédent des prix des produits de large consommation. D’après l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, le taux d’inflation a été de 38,9% pour le riz et 62,2% pour le mil ainsi que pour les autres denrées alimentaires qui constituent plus de 50% des dépenses. Si bien qu’en 2022, Dakar a été classée «ville la plus chère d’Afrique de l’Ouest» par le cabinet Mercer.
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En riposte, le gouvernement avait annoncé, l’été dernier, les premières mesures destinées à lutter contre la vie chère et s’était engagé à faire baisser le prix du sucre de 650 francs CFA à 600 francs CFA, celui du riz sera baissé de 40 francs. Le litre de l’huile diminuera de 100 francs CFA et celui de la farine de 20 % depuis.
Alors que l’on se rapproche du 31 décembre, les commerçants restent optimistes et misent sur les derniers jours pour retrouver l’ambiance festive qui illumine cette période si chère aux cœurs des enfants et des parents.