Les Ougandais sont parmi les plus grands consommateurs d’alcool du continent.
De nombreuses personnes meurent chaque année dans ce pays d’Afrique de l’Est après avoir consommé de l’alcool frelaté fabriqué dans des distilleries de rue, mais les décès ne sont généralement pas signalés.
La consommation excessive d’alcool «a de graves conséquences économiques et sociales et sur le bien-être de la société, notamment sur les violences domestiques», a déclaré à l’AFP Sarah Opendi, ancienne ministre de la Santé, à l’origine du projet.
«La loi que nous voulons mettre en place permettrait au gouvernement de réguler à quelle heure les gens peuvent aller au bar, et cela devrait être après les heures de bureau, (pour éviter) que quelqu’un ne se lève tôt le matin pour aller au bar alors que le reste de la population va travailler», a-t-elle poursuivi.
Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2018, l’Ouganda est classé parmi les principaux pays consommateurs d’alcool par habitant en Afrique.
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Selon Statista, en 2018, plus de 60% du marché ougandais de l’alcool était illicite, le plus important d’Afrique.
Quelque 17 personnes sont décédées et des dizaines ont été admises à l’hôpital en août après avoir consommé de l’alcool toxique dans un kiosque routier dans la ville d’Arua, dans le nord de l’Ouganda.
La loi propose notamment des restrictions sur les licences pour pouvoir vendre de l’alcool et vise aussi à réguler la publicité.
Mais la législation proposée devrait se heurter à l’opposition des brasseurs, qui emploient des milliers de personnes à travers le pays.
«La loi est de mauvaise foi. Vous ne pouvez pas imposer le moment où quelqu’un peut commencer à boire une bière ou quitter le bar», a déclaré Alfred Komakech, 37 ans, directeur du Top Pub, un lieu populaire ouvert 24 heures sur 24 dans le centre de Kampala.