En Côte d’Ivoire près de 1800 personnes décèdent tous les ans du cancer du sein, au moins 10 personnes par jour selon les statistiques du ministère de la Santé. Il est en effet le premier cancer de la femme en Côte d’Ivoire, représentant 19% de tous les cancers et plus du tiers de tous les cancers féminins avec plus de 3300 nouveaux cas. Les chiffres sont donc alarmants.
Afin de faire face à cette maladie, plusieurs activités sont organisées sous le nom d’«Octobre Rose», durant ce mois pour intensifier la lutte à travers des actions de sensibilisations, des séances de dépistages afin de prévenir la pathologie.
«C’est en moyenne 200 femmes qui viennent se faire dépister chaque jour pour connaître leur statut, c’est très important», explique Bintou Sanogo, coordonnatrice nationale du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), à l’initiative de cette activité.
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Et de déclarer, «aucune femme aujourd’hui ne doit mourir du cancer du sein ni du cancer du col de l’utérus. C’est le message principal que nous véhiculons à travers ces campagnes Octobre Rose. Nous ne pouvons qu’accompagner l’Etat de Côte d’Ivoire dans sa quête de donner une bonne santé aux femmes en général à travers la création et la mise à disposition de structures fiables dans nos hôpitaux, CHU… aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays.»
Appel compris par les femmes qui prennent d’assaut les centres de dépistage. C’est le cas de Gnagne Eunice. «Je suis venue ce matin me faire dépister des cancers du sein et du col de l’utérus. Entant que jeune fille, il est important de connaître son statut le plus tôt pour ne pas être surprise plus tard», dit l’étudiante.
En Côte d’Ivoire, le cancer du sein touche des milliers de femmes chaque année, avec une tendance inquiétante de diagnostic tardif comme l’indique les chiffres du Programme National de Lutte contre le Cancer, environ 3.300 nouveaux cas de cancer du sein sont détectés chaque année, avec un taux de mortalité avoisinant les 40%. L’insuffisance de sensibilisation et souvent l’accès limité aux structures de dépistage surtout dans les zones les plus reculées, pourraient être des facteurs majeurs contribuant à cette statistique alarmante.
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«C’est pourquoi nous procédons à une phase de sensibilisation à travers des séances d’information, de conférences-débats avec des spécialistes, une projection de film et également un passage sportif pour mettre à nu ces maladies; le tout couronné de séances de dépistage entièrement gratuit. Nous étendons nos activités à l’intérieur du pays, notamment à Bouaké où nous sommes représentés», a indiqué Bintou Sanogo.
De son côté, le gouvernement affirme sa ferme volonté de lutter contre le cancer en Côte d’Ivoire à travers sa devise «faire de la Côte d’Ivoire un pays où le cancer n’est plus un drame, mais une maladie chronique». À cet effet, le gouvernement a mis en place le Programme national de lutte contre le cancer. C’est une structure du ministère de la Santé, qui coordonne toutes les actions de lutte avec la mise en place des services de diagnostic du cancer (radiologie, biologie, anatomie pathologique, institut de médecine nucléaire), les services de traitement du cancer (gynécologie obstétrique dans le cadre de la chirurgie des cancers du sein, les services de cancérologie du CHU de Treichville et de Bouaké, et le Centre national d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO).
Pour Suzanne Coulibaly, Sage-femme, «dépisté tôt, le cancer du sein se guérit». C’est d’ailleurs le thème retenu pour ces deux jours de la campagne de cette édition d’Octobre Rose organisée par le REMAPSEN. A l’occasion, la Sage-femme n’a pas manqué de distiller quelques conseils d’usage invitant les femmes à des gestes simples pour prévenir la pathologie.
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«On l’appelle généralement le tueur silencieux au même titre que le col de l’utérus. Lorsqu’il est dépisté tôt, cela permet de prendre en charge rapidement la patiente et de pouvoir la guérir. Afin d’éviter d’arriver au drame, il faut pratiquer la technique de l’autopalpation qui va permettre à la femme de découvrir les anomalies s’il y en a, au niveau des seins et consulter un médecin par la suite. Nous en exhortons donc les femmes à se faire dépister le plus tôt possible pour ne pas être exposées», conseille la sage-femme.
En Côte d’Ivoire, chaque année, des vies sont sauvées en alertant sur la gravité du cancer du sein et en offrant des opportunités de dépistage gracieux. Toutefois, pour réduire véritablement la mortalité liée à cette maladie, des actions collectives à long terme sont nécessaires, notamment en matière de soins de santé accessibles et de soutien aux femmes affectées.
Le cancer du sein est une maladie caractérisée par la croissance incontrôlée de cellules mammaires anormales qui forment alors des tumeurs. Si rien n’est fait, les tumeurs peuvent se propager dans l’organisme et avoir une issue fatale. Cependant il se guérit s’il est dépisté tôt.