Prix Earthshot pour la protection de la planète: qui sont les trois entreprises africaines finalistes de l’édition 2024

Le 01/10/2024 à 09h37

La cérémonie de remise des prix 2024 d’Earthshot, récompensant chaque année entreprises et communautés pour leur contribution à la protection de la planète, est prévue le 6 novembre au Cap en Afrique du Sud. Trois entreprises africaines figurent parmi les 15 finalistes de cette édition. Ce prix est doté d’un million de livres sterling pour chaque lauréat.

C’est durant cinq jours que la Earthshot Week 2024 se tiendra au Cap en Afrique du Sud mettant en lumière des solutions environnementales révolutionnaires et réunira innovateurs, investisseurs et philanthropes de renommée mondiale et qui ont un objectif commun: faire avancer la restauration et la protection de la planète. Et le clou de ces cinq jours de diverses animations sera la cérémonie de remise des Prix Earthshot 2024.

Le prix Earthshot parcourt le monde à la recherche d’innovations révolutionnaires qui aident à réparer la planète, en récompensant chaque année les cinq meilleures solutions. Le prix vise cinq objectifs: protéger et restaurer la nature, purifier l’air, revitaliser les océans, construire un monde sans déchets et dépolluer le climat... avant que des dommages irréversibles ne surviennent.

Pour cette édition, près de 400 entreprises basées en Afrique ont été nominées sur un total de 5.342 dans le monde. Cela prouve que le continent possède la créativité et l’innovation nécessaires pour impacter positivement la planète. Parmi ces entreprises, trois ont réussi à se hisser parmi les 15 finalistes du prix Earthshot 2024.

Les entreprises africaines finalistes de cette édition sont d.light du Kenya, Gayo (Organisation de la jeunesse d’Afrique verte) du Ghana et Keep It Cool du Kenya.

d.light (Kenya): éclairage solaire pour ménages à faible revenu

Presque un Africain sur deux n’a pas accès à une électricité fiable. Dans zones rurales, ce taux tombe sous les 30%. Cela a des impacts socio-économiques significatifs sur la population. Face à cette situation, depuis 2007, d.light joue un rôle pionner en Afrique de l’Est dans le secteur de l’énergie solaire et propre hors réseau. Elle a été l’une des premières entreprises à créer des produits remplaçant les lampes à pétrole par un éclairage alimenté par l’énergie solaire et à développer des systèmes solaires domestiques.

Grâce à ses solutions, d.light a amélioré la vie de plus de 175 millions de personnes et évité l’émission 38 millions de tonnes de CO2, selon ses responsables. d.light ambitionne de transformer la vie d’un milliard de personnes d’ici 2030 en ciblant les communautés qui n’ont pas accès à l’énergie propre et fiable.

Lancée par Sam Goldman et Nedjip Tozun, l’entreprise fabrique et vend ses appareils solaires en Afrique et en Inde. L’un des facteurs de succès est le modèle innovant de paiement à la consommation (PAYG) qui rend ses services accessibles et abordables.

Selon ses concepteurs, depuis 2007, les solutions développées par d.light ont permis d’éviter l’émission de 38 millions de tonnes de CO2. Avec plus de 175 millions de personnes touchées, d.light est une success story inspirante en Afrique. L’entreprise ambitionne de toucher 50 millions de personnes supplémentaires au cours des trois prochaines années en ciblant plusieurs pays africains.

Green Africa Youth Organisation (Ghana): gestion communautaire des déchets

La gestion des déchets est un épineux problème en Afrique où le manque d’infrastructures est criant et la sensibilisation des citoyens est faible. Conséquence, les déchets s’amoncellent dans les décharges sauvages des grandes villes africaines. Ces ordures sont détruites par incinération à l’air libre entrainant une pollution de l’atmosphère, des sols, des eaux souterraines et des rivières.

C’est pour faire face à ce problème que GAYO, Green Africa Youth Organization (Organisation de la jeunesse d’Afrique verte) a vu le jour. C’est un groupement communautaire qui vise à changer les comportements des citoyens, les aider à nettoyer les déchets, à créer des emplois et des infrastructures pour s’impliquer dans la gestion circulaire des déchets au Ghana et au niveau du continent.

Dirigée par Desmond Alugnoa, co-fondateur de GAYO en 2014, diplômé en science de l’environnement et en gouvernance climatique, l’entreprise emploie des ramasseurs et des récupérateurs de déchets et transforme les déchets en compost, briquettes de charbon de bois… Depuis 2019, l’entreprise a créé 70 emplois et plus de 5.000 personnes ont pu bénéficier directement et indirectement du modèle.

En 2023, les actions de l’entreprise ont permis d’éviter que 170 tonnes de déchets -104 tonnes de déchets organiques et 66 tonnes de déchets plastiques- ne finissent dans les décharges et entrainent des pollutions atmosphériques et souterraines.

Keep It Cool (Kenya): le froid contre le gaspillage d’aliments

Les problèmes alimentaires en Afrique ne sont pas uniquement dus à une insuffisance de l’offre, mais aux pertes occasionnées par l’absence de systèmes de stockage et de transport frigorifiques. Cela est particulièrement valable pour les produits agricoles et halieutiques. L’absence de réseaux énergétiques centralisés et les possibilités limitées de stockage à froid, rendent la conservation des produits difficile.

Face à cette situation, Keep It Cool (KIC), une entreprise kenyane a décidé de s’attaquer au problème de la détérioration des aliments en proposant aux petits agriculteurs et pêcheurs des solutions de réfrigération durables et intelligentes. Elle installe des unités de stockage à froid alimentées par l’énergie solaire là où le poisson est débarqué, gère le transport vers les marchés en garantissant la chaîne du froid.

À travers ses solutions, elle prolonge la durée de conservation des produits, réduit leur détérioration et permet des revenus plus importants et stables aux agriculteurs et pêcheurs. Ainsi, en réduisant le gaspillage alimentaire, via la conservation plus longue des produits périssables, l’entreprise contribue à construire un avenir plus durable pour les communautés.

Actuellement, KIC travaille avec huit coopératives de pêcheurs représentant 4.500 membres. Grâce aux solutions apportées par KIC, ces pêcheurs ont réussi à économiser 25% des prises qui auraient été gaspillées et 3.600 pêcheurs ont vu leurs revenus augmenter de plus de 15%.

En gérant actuellement 250.000 kg par semaine, KIC a réussi à réduire 98% des pertes après récoltes, soit l’équivalent de 1,2 million de kg de nourriture depuis 2022. En agriculture, KIC lance, cette année, la plus grande installation de distribution de la chaîne du froid, d’une capacité de 70 tonnes, alimentée par l’énergie solaire à destination des petits agriculteurs kenyans.

Par Kofi Gabriel
Le 01/10/2024 à 09h37