Procès de l’assassinat de Martinez Zogo au Cameroun: un 15eme renvoi qui fait craindre un déni de justice

Des journalistes et proches devant les locaux d’Amplitude FM où travaillait Martinez Zogo.

Le 14/01/2025 à 14h54

VidéoLa 15ème audience de l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo a eu lieu ce 13 janvier 2025 au tribunal militaire de Yaoundé. Une autre audience de renvoi que la défense a jugé d’excessive.

Cela fait exactement deux ans que le journaliste et chef de chaine de la radio urbaine Amplitude Fm, avait été assassiné et sa dépouille retrouvée dans une banlieue de Yaoundé. L’enquête immédiatement ouverte par les autorités compétentes avait alors permis d’interpeller 17 personnes parmi lesquelles des hauts gradés des forces de défense et de police, et d’imminents hommes d’affaires tous de nationalité camerounaise.

Ces personnes avaient toutes été inculpées pour divers chefs d’accusation notamment: torture, assassinat, usurpation d’un titre, conspiration de torture, d’arrestation et séquestration, coaction d’assassinat, complicité de torture et violation de consigne.

C’est le 25 mars 2024 que ce procès s’était ouvert au tribunal militaire de Yaoundé après plus d’un an d’instruction. Pour la famille de Martinez Zogo, ses amis, ses collègues l’ouverture de ce procès était un moment historique pour que justice soit rendue à ce professionnel des médias qui dénonçait sans aucune réserve plusieurs tares de la société camerounaise comme la mauvaise gouvernance et les détournements des deniers publics.

Seulement, 24 mois après, rien n’a quasiment évolué dans ce procès au point où personne ne peut dire avec exactitude à quel moment les débats seront ouverts sur le fond de cette affaire.

Jusqu’ici, les parties n’arrivent pas à s’accorder sur les différentes exceptions relevées par chaque conseil. Seul l’arbitrage de la cour d’appel pourra définitivement rétablir l’ordre. Entre avocats de la défense et de la partie civile, les tensions sont déjà perceptibles.

Pour Me Charles Tchoungang, avocat de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, «c’est la première fois que je vois dans une affaire comme celle-là une partie civile met tout en œuvre pour faire trainer le dossier», a-t-il déclaré avant d’ajouter que toutes les personnalités tapis dans l’ombre qui exercent leurs pressions pour que son client, Jean-Pierre Amougou Belinga reste en prison n’auront que leurs yeux pour pleurer.

Des accusations que les avocats des ayants droit du journaliste assassiné rejettent en bloc arguant qu’ils n’ont aucun intérêt à faire perdre du temps sachant leurs clients ont hâte d’organiser les obsèques de leur fils, époux et père et connaissance.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 14/01/2025 à 14h54