RDC: explosion des violences sexuelles contre les enfants depuis 2022

Est de la RDC. La RDC est l'un des pays les moins pacifiques du monde (158e/163) à cause notamment des conflits à l'Est du pays, une région riche en minerais.

Le 30/12/2025 à 07h48

Les violences sexuelles visant des enfants, un problème «omniprésent» en République démocratique du Congo (RDC), ont fortement augmenté depuis 2022, alimentées par les conflits et la pauvreté, alerte le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un rapport publié mardi.

Entre janvier et septembre 2025, plus de 35.000 cas ont été enregistrés à travers le pays. L’année précédente, près de 45.000 cas avaient été recensés, soit trois fois plus qu’en 2022.

Les provinces orientales du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri concentrent la majorité des cas. Ces régions, riches en ressources naturelles, sont ravagées par trois décennies de violences, marquées par la présence de groupes armés et de milices. Les principaux auteurs restent des «groupes armés non étatiques», opérant dans un contexte d’impunité, selon l’étude.

La capitale Kinshasa (ouest) et la région centrale du Kasaï enregistrent également un nombre élevé de cas, liés à la pauvreté qui accentue la vulnérabilité des enfants.

Intitulé: «Les cicatrices cachées du conflit et du silence», le document explique que les filles sont particulièrement touchées par ce problème et représentaient 47% des survivants de ces violences en 2024, contre 27% en 2022.

Ces chiffres seraient largement sous-estimés en raison de la peur des représailles, de la stigmatisation et de l’insécurité qui amènent les victimes et leurs proches à se taire.

Les adolescentes (12-17 ans) constituent la cible principale, mais les garçons, les enfants handicapés et déplacés sont aussi victimes.

«Les enfants sont parfois agressés en allant à l’école ou chercher de l’eau», indique le rapport, mais les viols sont également commis au sein des foyers par des proches ou des connaissances.

Plusieurs victimes abandonnent l’école, certaines après une grossesse ou par crainte des commérages. «Je voulais devenir infirmière, mais maintenant je reste à la maison. Mes parents disent que les gens vont parler si je retourne en classe», regrette une adolescente de 16 ans, victime d’agression au Kasaï en 2025, citée dans le rapport.

Le document explique par ailleurs que «l’accès aux soins demeure limité» en raison de la distance, du coût et de la fermeture d’espaces sûrs faute de financement.

En 2025, les programmes de lutte contre les violences basées sur le genre ne sont financés qu’à 23%, contre 48% en 2022. Entre 2022 et 2024, l’Unicef indique avoir aidé 24.200 enfants, mais les coupes budgétaires menacent ces services.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 30/12/2025 à 07h48