Dans son dernier rapport trimestriel, fin mars, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres chiffrait à 485 le nombre de civils tués depuis début décembre dans cette province riche en or et en proie aux violences de plusieurs groupes armés.
Parmi eux figurent la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) qui dit défendre la tribu Lendu et la milice rivale Zaïre qui dit protéger les Hema. La province est aussi la cible d’attaques des ADF (Forces démocratiques alliées) affiliées au groupe jihadiste Etat islamique.
Durant les deux premières semaines d’avril, l’OCHA-RDC note une «persistance des attaques contre les civils dans trois territoires distincts» (Djugu, Irumu, Mambasa) où, selon des sources humanitaires et les autorités locales, «des attaques armées ont fait environ 150 morts».
Depuis le début du mois, la localité de Komanda en territoire d’Irumu «est devenue le refuge de milliers de personnes fuyant l’insécurité généralisée» dans la chefferie (regroupement de villages) de Walese Vonkutu, ajoute OCHA.
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Le bureau de coordination humanitaire de l’ONU signale aussi des attaques contre les infrastructures de base, notamment contre le centre de santé de Rimba (territoire de Mahagi), «saccagé le 12 avril par des éléments armés».
«La situation sécuritaire en Ituri reste très préoccupante en raison des attaques qui se poursuivent contre les civils. Ces attaques laissent les communautés dans un grand besoin d’aide et de protection», a commenté à New York Stéphane Dujarric, porte-parole du chef de l’ONU, Antonio Guterres.
Il a notamment précisé que sur les plus de 150 morts depuis début avril plus de 55 civils avaient été tués et d’autres blessés en une seule journée vendredi dans le territoire Djugu, citant des chiffres des autorités locales.
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Assurant de la volonté de l’ONU et de ces partenaires d’aider les populations dans une province où 1,6 million de personnes ont dû fuir leurs maisons, il a noté que «la distribution de l’aide pouvait être retardée dans les zones touchées par les récentes attaques».
«Les autorités doivent renforcer les mesures de protection des civils», a-t-il plaidé.
Après une décennie d’accalmie, le conflit meurtrier entre Hema et Lendu a repris fin 2017, provoquant la fuite de plus d’un million et demi de personnes et la mort de plusieurs milliers d’autres.
Comme la province voisine du Nord-Kivu, l’Ituri est depuis près de deux ans sous «état de siège», une mesure exceptionnelle qui a remplacé l’administration civile par la police et l’armée mais qui n’est pas parvenue à stopper les violences.