Rentrée scolaire au Cameroun: 1058 enseignants manqueront à l’appel

Le 20/08/2025 à 11h16

Plus de 1000 enseignants ne rejoindront pas leurs établissements scolaires à la prochaine rentrée scolaire qui approche à grands. Les syndicats expliquent cette vague des démissions par les mauvaises conditions de vie et de travail que les enseignants camerounais endurent au quotidien.

Ils sont au total 1058 les professionnels de la craie que le ministre des Enseignements secondaires invitait encore récemment à se présenter à ses services munis des pièces justificatives de leurs activités dans leurs établissements scolaires respectifs au cours de l’année scolaire écoulée.

En effet, le ministère savait que de nombreux enseignants avaient déserté leurs postes de travail.

Ce département ministériel souhaitait une confrontation avec chacun de ces enseignants avant d’appliquer d’éventuelle sanctions. Il s’agit en réalité des enseignants affectés dans les lycées d’enseignements technique et général de toutes les régions du Cameroun à l’exception de la région de l’Adamaoua.

A la question de savoir ce qui peut motiver un enseignant fonctionnaire à déserter son poste, les syndicalistes décrient les mauvaises conditions de vie et de travail. Michel Tamo, secrétaire général de la fédération des syndicats d’enseignements et de la recherche, explique: «Les enseignants sont très mal rémunérés au Cameroun. Leurs salaires dérisoires ne leur permettent même pas de subvenir aux besoins primaires de leurs familles notamment la santé, l’éducation et le logement décent. Raison pour laquelle nombreux abandonnent cette profession malgré leurs matricules à la fonction publique», a-t-il déclaré.

Dans les rues de Yaoundé, plusieurs citoyens condamnent ces désertions et estiment que l’Etat devrait engager des poursuites judiciaires contre toutes ces personnes qui ont bénéficié de la formation et qui refusent aujourd’hui de se mettre au service de la nation.

Il n’est pas inutile de rappeler que la formation dans les grandes écoles au Cameroun est subventionnée par l’Etat pour que l’enseignement profite au plus grand nombre.

Les 95% des enseignants démissionnaires sont suspectés d’être partis au Canada, en Russie ou en Ukraine à la recherche d’un meilleur cadre de vie.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 20/08/2025 à 11h16