Les autorités sénégalaises, promptes à prendre des mesures après chaque drame, se sont toujours montrées laxistes quand il est question d’application. Ministre de l’intérieur en 2002 au moment du naufrage du bateau Le Joola, l’actuel président Macky Sall avait décrété la « tolérance zéro ». Une fermeté qui n’a jamais été suivie d’effet, puisqu’aucune personne n’a finalement été inquiétée dans le cadre de ce drame maritime, qui a causé le plus grand nombre de victimes de l’histoire de la navigation du pays.
Aussi, en 2017, son gouvernement avait édicté 10 commandements pour réguler le secteur du transport. Seulement, il se trouve que ces injonctions sont restées lettre morte.
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Le mal est profond, reconnaissent les transporteurs eux-mêmes. Les surcharges pondérales y sont pour beaucoup et quelquefois, elles sont même autorisées. En effet, quand un bus est importé d’Europe ou d’Asie, les transporteurs augmentent le nombre de sièges et installent des porte-bagages sur le toit des véhicules. Ce faisant, ce sont facilement plusieurs tonnes supplémentaires qui alourdissent davantage le véhicule dans sa nouvelle vie au Sénégal.
Par ailleurs, les voyageurs sénégalais sont d’une docilité sans pareil. Rarement, ils refusent de prendre un véhicule qui ne leur paraît pas conforme aux normes de sécurité, alors qu’ils devaient être les premiers gendarmes, pour leur confort et sécurité.