«Des tirs d’artillerie visent des bases des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR)», a indiqué un habitant d’El-Obeid. «L’armée de l’air bombarde et les paramilitaires répondent par des tirs de batteries anti-aériennes», a ajouté un autre.
Des habitants du sud de Khartoum ont fait état de leur côté de trois raids aériens tôt le matin. «Les explosions sont terrifiantes», a affirmé l’un d’eux.
Mercredi, dans la capitale, l’armée a accusé les FSR d’avoir bombardé au drone un quartier résidentiel, faisant «14 morts et 15 blessés civils». Des habitants ont confirmé à l’AFP avoir compté 13 cadavres de civils.
Depuis le 15 avril, la guerre pour le pouvoir entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo a fait 3.000 morts et plus de 3,3 millions de déplacés et réfugiés.
Mardi, le général Burhane est apparu dans une rare vidéo, peu après un enregistrement sonore de son rival Daglo.
Lire aussi : Au Soudan en guerre, les fonctionnaires sans salaire en lutte pour leur survie
Dans cette vidéo de moins d’une minute, il salue son état-major en tee-shirt et pantalon de treillis, pistolet à la ceinture et arme automatique en bandoulière, dans une salle du QG de l’armée.
L’immense complexe au cœur de Khartoum est toujours le théâtre d’affrontements et aucun camp n’en revendique le contrôle total.
Le général Daglo, lui, n’a été vu que quelques secondes dans une vidéo tournée par un de ses paramilitaires au début du conflit. Depuis, il s’est contenté d’enregistrements sonores.
Lundi soir, il a notamment évoqué le Darfour, région de l’ouest ravagée dans les années 2000 par une très sanglante guerre civile et théâtre de nouvelles atrocités.
Les FSR évoquent un sanglant «conflit tribal» au Darfour, mais pour les défenseurs des droits humains, les exactions sont le fait des paramilitaires alliés à des miliciens arabes locaux.
De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une nouvelle enquête pour «crimes de guerre» au Darfour. Karim Khan, le procureur de la CPI basée à La Haye (Pays-Bas), a appelé à ne pas laisser «l’Histoire se répéter».