Soudan: des milliers de personnes fuient une ville dans le sud en raison des affrontements, selon l’ONU

Des personnes déplacées par le conflit se préparent à monter à bord d'un bus depuis Port Soudan, dans le nord-est du Soudan, le 7 janvier 2025, pour rentrer chez elles dans la ville méridionale de Singah, dans la province de Sennar, qui a été reprise par les forces de l'armée soudanaise aux Forces de soutien rapide (RSF) en 2025.. AFP or licensors

Le 12/01/2025 à 16h33

Les affrontements entre l’armée soudanaise et des paramilitaires dans le sud du pays ont forcé des milliers de personnes à fuir, a indiqué dimanche l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’ONU.

Le conflit, qui a éclaté à la mi-avril 2023, oppose le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan à son ancien adjoint Mohamed Hamdan Daglo, qui dirige les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

L’OIM a indiqué dimanche qu’«en cinq jours, entre 1.000 et 3.000 ménages ont été déplacés de la ville d’Oum Rawaba» la deuxième plus importante ville du Kordofan-Nord, à environ 100 km à l’est du chef-lieu, El Obeid.

Des affrontements ont éclaté la semaine dernière entre l’armée et les FSR, au moment où l’armée avançait vers l’État d’Al-Jazira, au centre du Soudan, à quelque 300 kilomètres à l’est.

Les familles ont fui «à cause des affrontements continus dans la localité», a indiqué l’OIM.

Au Kordofan-Nord, plus de 205.000 personnes sont actuellement déplacées, selon les derniers chiffres de l’ONU.

Dans tout le pays, 11,5 millions de personnes sont déplacées, dont 2,7 millions lors de conflits antérieurs, ce qui représente la plus grande crise de déplacement au monde.

La guerre a également coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et poussé le pays au bord de la famine.

La famine a déjà frappé cinq régions du Soudan, selon des agences de l’ONU s’appuyant sur un récent rapport du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

L’IPC prévoit que la famine s’étendra à cinq autres districts de la région occidentale du Darfour au Soudan d’ici mai, une vaste zone qui a connu les pires violences du conflit.

En outre, 17 autres régions de l’ouest et du centre du Soudan sont également menacées de famine.

Environ 350.000 personnes au Kordofan-Nord connaissent actuellement une insécurité alimentaire en «phase d’urgence» selon l’IPC ce qui signifie que les ménages «ont d’importants déficits de consommation alimentaire reflétés par une malnutrition aiguë très élevée et une mortalité excessive». Il s’agit du dernier stade avant la famine.

L’IPC a estimé que «seul un cessez-le-feu peut réduire le risque de propagation de la famine», alors que 24,6 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, sont déjà confrontées à «des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 12/01/2025 à 16h33