À Dakar, du 31 août au 5 septembre, le 19ᵉ Forum africain sur les systèmes alimentaires réunit plus de 6.000 participants issus de 80 pays autour de l’enjeu crucial de la souveraineté alimentaire. Placé sous le thème «La jeunesse africaine: fer de lance de la collaboration, de l’innovation et de la transformation des systèmes agroalimentaires».
Le maître de cérémonie, le président Bassirou Diomaye Faye, après avoir alerté sur les dangers de la sous-alimentation qui guettent toute l’Afrique, a appelé à investir massivement dans l’agriculture pour inverser une bien triste tendance.
La FAO alerte qu’en 2024 «la faim recule à l’échelle mondiale, mais augmente en Afrique et en Asie de l’Ouest (...) En Afrique, plus de 20% de la population était confrontée à la faim en 2024, ce qui représente 307 millions de personnes.»
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Pape Samba Diouf, Secrétaire Général du réseau national des clubs de jeunes entrepreneurs estime que «c’est un rendez-vous d’une importance capitale. Le chef de l’État a posé le débat. Les Africains ont les moyens de compter sur leurs propres ressources pour amorcer cette souveraineté tant chantée. Et l’occasion est donnée aujourd’hui.»
Selon les acteurs présents, la réalisation de cette ambition passe avant tout par la levée des barrières et par un meilleur accompagnement des jeunes, qu’ils soient agriculteurs, artisans ou transformateurs locaux.
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L’Afrique dispose d’un atout majeur: «le continent est en passe de devenir un continent stratégique pour l’industrie agro-alimentaire mondiale, avec près de 60% des terres non encore cultivées au monde», d’après Reda Lebtahi, expert en gestion de crises et représentant de la FAO au Sénégal.
De plus, l’Afrique n’utilise que 2% de ses ressources hydriques renouvelables alors que la moyenne mondiale oscille autour de 5%. Ainsi, les secteurs agroalimentaires et agricoles africains, qui pèsent aujourd’hui 313 milliards de dollars environ, pourraient en représenter 1000 milliards d’ici 2030.
Moses Sonko, acteur gambien en agroalimentaire: «Ce que nous devons faire en tant qu’Africains, c’est transformer nos produits ici, pas à l’étranger. Il faut accompagner les jeunes, surtout les femmes, pour que toutes les retombées profitent à nos communautés.»