Selon les estimations officielles, il faudra au Sénégal pas moins de 830.000 têtes de moutons pour satisfaire la demande locale pour célébrer la Tabaski dont 250.000 devront être importés, principalement de Mauritanie. En avril dernier, le ministre sénégalais de l’Agriculture s’était rendu à Nouakchott où il a rencontré son homologue mauritanien pour définir le cadre de cette coopération.
Pour fluidifier ce transit, les transporteurs mauritaniens bénéficieront de l’assouplissement du contrôle des véhicules, de l’exonération des droits et taxes sur les moutons destinés à la Tabaski. Trois bergers par camion sont autorisés pour surveiller les animaux durant le transport.
Cette coopération entre les deux pays voisins illustre un «intérêt partagé», comme l’a souligné un opérateur mauritanien «nous avons besoin de commercialiser notre bétail et les Sénégalais ont besoin de nos bêtes.»
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Aliou Kane, coordinateur du Groupement National des Associations Agropastorales (GNAP), explique le déroulement de l’opération déjà enclenchée «à partir des deux régions du Hodh, une zone d’élevage dont le bétail, qui passe par le territoire malien pour entrer au Sénégal, est déjà en route. Il y a également des éleveurs mauritaniens en transhumance au Sénégal depuis trois ans. A l’approche de la Tabaski, ces éleveurs convergent vers les grandes villes comme Dakar, Louga… Parmi les 830.000 moutons dont le Sénégal a besoin, plus de 60% viendront de la Mauritanie" assure notre interlocuteur.
Neh Ahmed, secrétaire général du Groupement national des associations agropastorales (GNAP), signale que «nos éleveurs sont en mouvement vers le Sénégal. Ceux qui viennent des deux Hodh passent par la région de Kayes au Mali, pour rallier le territoire sénégalais. Après la rencontre entre les gouvernements, toutes les mesures sont prises pour faciliter l’opération Tabaski 2025: certification sanitaire, points de vente, aliment de bétail, eau, électricité et sécurité».
En 2024, le cheptel de la Mauritanie, constitué de bovins, de camelins, d’ovins et de caprins, s’élevait à près de 30 millions de têtes dont 20 millions d’ovins, selon le recensement général de l’élevage.