Vendredi matin, «le Chari a atteint 7m96. À ce stade (...), on pourrait enregistrer une montée d’eau comprise entre 8m10 et 8m60, voire au-delà d’ici une dizaine de jours», s’est-il alarmé.
Ce fleuve d’Afrique, long de 1.200 km, prend sa source en République centrafricaine et coule en majeure partie au Tchad. Il reçoit à N’djamena son affluent, le Logone, et la population est très dense dans les vallées fluviales.
Les inondations sans précédent qui touchent tout le continent africain depuis le début de la saison des pluies ont détruit au Tchad 164.000 maisons, 250.000 hectares de culture et 60.000 têtes de bétail, avec des dommages considérables sur des écoles, des centres de santé et autres infrastructures publiques, selon le bilan détaillé que le premier ministre fait devant un parterre de diplomates et de représentants humanitaires.
Selon lui, le gouvernement a aménagé plusieurs sites d’accueil pour les sinistrés dans toutes les régions touchées, avec mobilisation de ressources «pour fournir une assistance sanitaire aux populations affectées». Le Premier ministre tchadien a sollicité une assistance technique et financière «massive» des autres pays et des organisations internationales.
L’ONU avait déjà alerté début septembre sur l’impact «des pluies torrentielles et des inondations sévères» en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, notamment au Tchad, en appelant à «une action immédiate et à un financement suffisant» pour faire face à la «crise climatique».
Les averses diluviennes, «rappel brutal de l’impact croissant du changement climatique», ont ravagé plusieurs régions, faisant plus de 1.500 morts, touchant 4 millions de personnes et déplaçant plus d’ 1,2 million de sinistrés au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, en Guinée, au Mali, au Nigeria et au Niger, selon un bilan de l’Organisation internationale des Migrations (OIM).