«O Sfax, ville oubliée (par les autorités), les déchets dévorent tous tes chemins», ont scandé les manifestants rassemblés devant la préfecture de Sfax (centre-est), à l’appel de la puissante syndicale UGTT, a constaté un correspondant de l’AFP.
Les manifestants, dont des fonctionnaires du secteur de la santé vêtus de blouses blanches, ont également réclamé le départ du préfet de la région Fakher Fakhfakh, après des propos minimisant l’impact d’un incendie dans une décharge près du port maritime.
Mercredi, il avait appelé les habitants à ne pas donner d’écho à l’incendie, promettant d’arrêter les coupables. «Il s’agit d’un peu de fumée que nous devons supporter et remercions Dieu parce que cela aurait pu être pire. Aidez-nous par votre silence», avait-il dit.
Face aux nombreuses images montrant sur les réseaux sociaux la zone du port recouverte d’une épaisse fumée, le gouverneur demandait même de «fermer Facebook à Sfax», dénonçant la diffusion de «fausses informations portant atteinte à l’économie du pays».
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Deuxième agglomération du pays avec un million d’habitants et important pôle économique de Tunisie, Sfax enregistre depuis 2021 des mouvements de protestation contre les déchets envahissant les rues et les trottoirs, et menaçant la santé des habitants.
Il y a un an, en novembre 2021, une grève générale avait paralysé la ville et des violences s’étaient produites lors de manifestations contre la réouverture d’une décharge, considérée comme saturée. Un homme de 35 ans était mort, asphyxié, selon sa famille, par les gaz lacrymogènes, mi-novembre, lors d’une protestation.
Malgré des promesses du président Kais Saied pour régler le problème «dans les plus brefs délais», la situation ne s’est pas améliorée, poussant certains habitants à se débarrasser des ordures en les brûlant sur la rue.
Mercredi, Saied a reçu la ministre de l’Environnement Leila Chikhaoui et lui a ordonné de « prendre des mesures immédiates pour mettre fin» à la crise des déchets à Sfax.
En Tunisie, les déchets ménagers sont majoritairement enterrés, soit dans des centres officiels soit dans des décharges sauvages. Et les autorités ont toutes les peines du monde à trouver de nouveaux sites pour enterrer les 2,6 millions de tonnes produits annuellement.