Un 2e pont relie désormais Cameroun et Tchad: Bongor, l’ouvrage d’art qui sculpte l’avenir

Le pont de Bongor nouvellement mis en service sur le fleuve Logone à la frontière entre le Cameroun au Tchad.

Le 15/09/2025 à 11h43

VidéoPlus de 80% des importations tchadiennes transitant par les ports camerounais, le pont de Bongor nouvellement mis en service sur le fleuve Logone facilitera la circulation des biens et des personnes entre les deux pays, séparés par deux principaux cours d’eau. L’ouvrage d’art met un terme à des décennies de traversées périlleuses.

Après Nguéli, entre Kousseri et N’Djamena, le Cameroun et le Tchad sont désormais reliés par un deuxième pont, celui de Bongor ouvert à la circulation en avril dernier. Qualifié de «promesse de prospérité» par le Premier ministre camerounais, c’est un ouvrage long de 600 mètres qui relie désormais les localités de Yagoua au Cameroun et Bongor au Tchad, fluidifiant ainsi le trafic routier entre les deux pays. C’est le deuxième pont construit entre le Cameroun et le Tchad après celui de N’gueli inauguré en 1985.

En seulement six mois de fonctionnement, le pont de Bongor a complètement changé les habitudes des populations riveraines comme en témoigne Moctar Ibrahim, habitant de Yagoua, «avant cet ouvrage, pour aller au Tchad, on était obligé de traverses le Logone à bord de pirogues moyennant 1.000 Fcfa et 2.000 pour les pirogues à moteur. Actuellement, nous traversons gratuitement et sans danger parce qu’avant ce pont, il y avait régulièrement les cas de noyades surtout en saisons pluvieuses», a-t-il déclaré.

Le pont de Bongor qui surplombe le fleuve Logone mettra un terme à des décennies de traversées périlleuses et améliorera de façon signification les échanges économiques entre les deux pays voisins.

«Plus de 80% des importations tchadiennes transitent par les ports camerounais, le nouvel itinéraire raccourcit de 250 km la liaison Bongor-Ngaoundéré" selon diverses sources.

De plus, il est attendu la création de 500 emplois directs, la réalisation de 15 forages d’eau et un centre de formation professionnelle.

La route Maroua-Kousseri, passant par Mora et Dabanga au Cameroun, est actuellement en très mauvais état. Et pour rallier N’Djamena, la capitale tchadienne, plusieurs voyageurs comme Gulay Mounira sont contraints d’emprunter l’axe Maroua-Yagoua en passant par Kaellé et Touloum, quoique plus long, «si nous passons par Kousseri, il nous faudra au minimum trois jours pour arriver chez nous parce que la route est en mauvais état. Alors qu’ici, nous n’aurons pas plus de 10 heures pour arriver à N’Djamena», a-t-elle confié.

Ce joyau architectural s’impose également comme un outil de développement à la frontière entre les deux pays avec de nombreuses activités économiques qui s’installent progressivement tant à Bongor au Tchad qu’à Yagoua au Cameroun.

Pour rappel, le pont de Bongor a couté 92 milliards de Fcfa cofinancé par les Etats du Cameroun et du Tchad, la Banque Africaine de Développement et de l’Union Européenne.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 15/09/2025 à 11h43