Une candidate Miss Afrique du Sud mise en cause pour ses origines nigérianes

Chidimma Adetshina, candidate à l'élection de Miss Afrique du Sud.

Le 02/08/2024 à 16h15

Une candidate à l’élection de Miss Afrique du Sud, au centre d’une vive polémique xénophobe sur les réseaux sociaux liée à ses origines nigérianes, a été invitée vendredi à «prouver» sa nationalité par le ministre sud-africain de la Culture.

Depuis l’annonce en juillet de sa qualification en finale de la compétition nationale de beauté, Chidimma Adetshina, étudiante en droit de 23 ans née à Soweto et dont le père est nigérian, est la cible d’attaques xénophobes.

«Pourquoi elle ne fournit pas simplement des documents qui prouvent qu’elle est sud-africaine?», a déclaré le ministre Gayton McKenzie, connu pour ses positions xénophobes, sur la chaîne de télévision nationale.

«Il y a de belles jeunes femmes sud-africaines qui risquent d’être privées de cette opportunité», a-t-il ajouté.

Ces dernières semaines, les commentaires sur la nationalité de Chidimma Adetshina se sont multipliés. Personnalités politiques, célébrités ou simples internautes, tous ont un avis sur la nationalité de la jeune femme, qui possède pourtant carte d’identité et passeport sud-africains, selon les organisateurs du concours.

Si les messages de soutien sont nombreux, plusieurs pétitions ont été mises en ligne afin de l’exclure de la compétition.

Le parti radical de gauche Economic Freedom Fighters (EFF) a exprimé sa solidarité envers la candidate, déclarant que les attaques à son encontre étaient des «vestiges de l’apartheid et de la colonisation, où les idéologies de division continuent de sévir dans notre société».

«Il est particulièrement troublant de constater que les précédentes candidates d’origine étrangère n’ont pas fait l’objet d’un examen similaire lorsqu’elles étaient blanches ou asiatiques», a déclaré le parti dans un communiqué.

En Afrique du Sud, des tensions xénophobes à l’égard d’immigrés africains, qui débordent parfois en violences y compris mortelles, ressurgissent régulièrement depuis une quinzaine d’années.

Ce n’est pas la première fois que l’origine d’une Miss fait polémique sur fond de xénophobie. En février, la Japonaise Karolina Shiino, fraîchement élue Miss Japon, a dû renoncer à sa couronne après les nombreuses critiques sur son pays natal, l’Ukraine.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 02/08/2024 à 16h15