C’est le sujet le plus commenté au Cameroun en ce moment. L’abandon du chantier de construction du complexe sportif Paul Biya d’Olembé par l’entreprise Magil, chargée de finaliser les travaux après la rupture du contrat entre le gouvernement camerounais, représenté par le ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep), et le premier constructeur, l’entreprise du groupe italien Piccini.
Magil construction avait pourtant perçu un acompte de 53 milliards de Fcfa, selon la dernière correspondance adressée au Secrétaire général des services du Premier ministre, chef du gouvernement.
Dans la même correspondance contradictoire à celle du ministre des Sports et de l’éducation physique envoyée à sa hiérarchie, Magil déclare que toutes ses démarches devant aboutir à l’arrangement à l’amiable sont restées lettre morte, ce qui l’a contrainte, le 5 décembre dernier, à mettre le ministère en demeure de régulariser ses obligations dans les 30 jours pour éviter la résiliation du contrat principal. Le ministère, lui, accuse l’entreprise canadienne Magil de surfacturation et de vouloir résilier unilatéralement son contrat alors que les travaux ne sont pas achevés.
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Il faut rappeler que le chantier de construction du complexe sportif d’Olembé a déjà englouti près de 200 milliards de Fcfa. Ce qui fait dire à plus d’un Camerounais que c’est le plus gros scandale financier du règne de Paul Biya.
Scandale parce que malgré cette faramineuse somme, les travaux ne sont toujours pas achevés. Pourtant, le coût initial de ce projet était de 165 milliards de Fcfa. Un projet composé, outre le stade principal qui a abrité les matchs d’ouverture et de clôture de la Can Cameroun 2022, de deux stades annexes, d’un hôtel 5 étoiles, d’une piscine olympique et d’un centre commercial.
Le marché avait été attribué, en 2015, au groupe italien Piccini avec pour mandat de livrer l’infrastructure en 2018. Les travaux démarrés en 2017, n’ont, pour l’heure, livré que le stade principal et ses annexes. Les entreprises se succèdent, aucune évolution n’est perceptible, mais les fonds se vident.