JO-2024: voici quelques chances de médailles d’or pour l’Afrique

Des athlètes africains qui visent l'or aux jeux olympiques de Paris.

Le 28/07/2024 à 12h12

L’athlétisme, notamment le demi-fond, devrait offrir le plus gros lot de médailles d’or à l’Afrique lors des Jeux olympiques de Paris. Toutefois, des valeurs sûres existent aussi dans d’autres disciplines dont le triple saut, le taekwondo où la natation. Reste à savoir si l’Afrique pourra décrocher plus de 11 médailles d’or, comme ce fut le cas à Tokyo. Voici les disciplines et les athlètes qui ont le plus de chances de ramener l’or à l’Afrique, dont la locomotive sera tractée par l’armada kenyane.

Lors des derniers Jeux olympiques de Tokyo, l’Afrique avait décroché 11 médailles d’or. Pour cette édition française, le continent espère glaner un peu plus de médailles d’or et franchir la barre des 50 médailles (or, argent et bronze) pour la première fois, contre seulement 37 médailles aux Jeux olympiques de Tokyo (Japon), en 2021 (11 en or, 12 en argent et 14 en bronze). Avec 329 athlètes dans 32 disciplines sportives, le continent africain aura de nombreuses occasions de monter sur le podium. En tout cas, c’est le souhait de Mustapha Berraf, président de l’Association des Comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa), dans une déclaration à RFI: «A Tokyo, il y a eu 37 médailles dont 11 d’or. Nous pensons que nous avons les moyens humains et les potentiels pour réussir une augmentation de près de 20%. Cela suppose une moyenne de 50 médailles».

Et pour cela, le continent africain, représenté à Paris dans la majorité des disciplines, compte sur des individualités, notamment au niveau de l’athlétisme, mais pas seulement.

C’est surtout en athlétisme que l’Afrique compte engranger le plus de médailles. Et ce sont les héritiers est-africains d’Abebe Bikila, le premier médaillé d’or d’Afrique subsaharienne des Jeux olympiques en remportant l’épreuve du marathon aux Jeux olympiques de 1960, qui constituent les véritables chances de médailles pour le continent.

Même si la migration des athlètes africains au cours de ces dernières années vers les pays européens et du Golfe prive le continent de nombreuses chances de médailles dans l’athlétisme, le continent devrait s’illustrer dans cette discipline grâce notamment aux armadas kenyane et éthiopienne.

Voici quelques prétendants qui devraient offrir l’or à l’Afrique dans diverses disciplines lors de ces Jeux olympiques de Paris.

Hugues-Fabrice Zango (Burkina Faso, triple saut) et Yasser Mohamed-Tahar Triki (Algérie)

L’une des valeurs sûres de chance de médaille de l’Afrique lors de ces jeux olympiques, le Burkinabè Hugues Fabrice Zango est le grand favori du concours du triple saut. Lors du dernier championnat du monde d’athlétisme, il avait remporté l’or mondial avec un bond de 17,53 mètres à Budapest. A 31 ans, il avait offert la première médaille olympique au Burkina Faso en remportant le Bronze dans la même discipline à Tokyo, au Japon (17,47 m). Docteur en génie électrique et major de sa promotion de l’Université de Béthune en France en décembre 2023, le Burkinabè et ses concitoyens ne misent que sur l’or lors de ces jeux. Ce qui sera la première médaille d’or du Burkina Faso dans les Jeux olympiques.

Et si l’or devrait échapper à Hugues Fabrice Zango, favori de la compétition, le métal jaune devrait revenir à l’Algérien Yasser Mohamed-Tahar Triki qui a remporté la médaille d’argent lors des derniers championnats du monde en salle avec un bond de 17,35 mètres et qui vise l’or à Paris.

Eliud Kipchoge (Kenya, marathon), la légende

A 39 ans, et suite à la disparition de son compatriote Kelvin Kiptum, recordman du marathon et seul homme à avoir passé sous la barre des 2h1mn (2′0′35), décédé en février dernier dans un accident de voiture au Kenya, la légende Eliiud Kipchoge, trois fois champion olympique (2008, 2016 et 2021) souhaite boucler la boucle en remportant un 4e titre à Paris. Si son âge avancé peut constituer un handicap pour certains, sa récente victoire au marathon de Berlin vient confirmer qu’il est apte à relever ce dernier défi.

Soufiane El-Bakkali (Maroc, 3000 mètres steeple) conservera-t-il le «bien» des Kenyans?

A 28 ans, Soufiane el-Bakkali champion olympique du 3000 mètres steeple, l’une des plus dures disciplines des Jeux olympiques et qui avait mis fin à l’hégémonie kenyane sur cette discipline taillée sur mesure pour les coureurs du Kenya qui avaient remporté 9 victoires de suite entre 1984 et 2016. Ayant remporté les deux derniers championnats du monde d’athlétisme et la prestigieuse Ligue de diamant, le Marocain pourrait conserver son trophée au grand dam des Kenyans pour qui le 3000 mètres steeple est la discipline phare.

C’est dire que la compétition sera rude entre le Marocain et l’armada kenyane qui viendra avec un seul objectif, laver l’affront de Tokyo et retrouver leur «bien».

Joshua Cheptegei (Ouganda, 10.000 mètres), entre est-africains

A 28 ans, l’Ougandais compte gagner le 10.000 mètres de Paris avant d’embrasser le marathon. A 28 ans, Joshua Cheptegei, champion olympique du 5.000 mètres, triple champion du monde en titre du 10.000 mètres, recordman du monde sur ces deux distances, est le favori sur le 10.000 mètres des jeux de Paris. Et le titre olympique du 10.000 mètres qui manque à son riche palmarès est sa priorité durant ces jeux.

Les véritables concurrents de l’Ougandais sont les Kenyans et les Ethiopiens dont le champion olympique en titre Selemon Barega. C’est dire que la médaille d’or du 10.0000 mètres ne devrait pas échapper au continent africain.

Emmanuel Korir (Kenya, 800 mètres), l’homme qui domine les deux tours de piste

C’est l’une des médailles d’or les plus espérées pour le continent. Et pour cause, Emmanuel Korir, âgé de 28 ans, est champion olympique en 2021 et domine depuis plus de 5 ans cette distance. Du coup, il est le principal favori à sa propre succession.

Faith Kipyegon (Kenya, 1500 m et 5000 m femmes), la star du 1500 m

Avec quatre records du monde établis au cours des deux dernières années et deux titres mondiaux, la kenyane de 31 ans est en forme pour remporter, au moins, un titre olympique dans l’une de ses disciplines de prédilection: le 1500 mètres et le 5000 mètres. Pour le 1500 m, l’athlète de 30 ans vise tout simplement un troisième sacre olympique consécutif sur la distance dont elle est la véritable star mondiale. Détentrice des records sur ces deux distances, elle sera l’athlète à battre lors de ces Jeux olympiques.

Peres Jepchirchir (Kenya, marathon femmes)

A 31 ans, Peres Jepchirchir, spécialiste des courses de fond, championne olympique du marathon en 2021 à Tokyo, et qui a battu le record du monde du marathon en avril 2024 à Londres, est à Paris pour conserver son titre olympique.

Toutefois, la tâche ne sera pas facile face à des concurrentes dont l’éthiopienne Tigist Assefa, créditée de 2h11m53s le 24 septembre lors du marathon de Berlin.

Cheick Sallah Cissé (Côte d’Ivoire, taekwondo)

L’athlétisme n’est pas la seule discipline qui devrait rapporter de l’or au continent. Au niveau du taekwondo aussi le continent a ses chances de médailles. Et parmi les grands favoris de médaille d’or figure l’ivoirien Cheikh Salah Cissé. Champion du monde de taekwondo des plus de 80 kgs, élu meilleur athlète masculin du monde 2023, lors de la 8e édition du gala de la Fédération mondiale de taekwondo en décembre 2023, il est favori pour une médaille d’or lors des jeux de Paris.

Outre les favoris pour les médailles d’or, d’autres Africains peuvent créer des surprises lors de ces jeux. Il s’agit notamment de Letsile Tobogo du Botswana sur la course reine du 100 mètres. Ayant remporté l’argent et le bronze sur le 100 et le 200 mètres lors des mondiaux de 2023, il se positionne parmi les prétendants sérieux aux médailles sur ces deux distances.

Mary Moraa du Kenya, devenue une spécialiste du 800 mètres et détentrice du titre mondial à Budapest en août 2023 est aussi candidate à l’or à Paris. De même, la sud-africaine Tatjana Schoenmaker, sacrée aux mondiaux de natation sur le 200 mètres brasse est une candidate à l’or. Idem pour la nigériane Blessin Oborududu (35 ans), reine de la lutte sur le continent depuis 2010 dans la catégorie des moins de 68 kgs et médaillée d’argent lors des jeux de Tokyo en 2021.

Par Kofi Gabriel
Le 28/07/2024 à 12h12