Kigali Sports City: quand le sport devient un levier de développement économique

Paul Kagame, président du Rwanda, et Masai Ujiri, ancien directeur général des Toronto Raptors et co-fondateur de Zaria Group.

Le 30/07/2025 à 11h27

VidéoLe lancement de Zaria Court, nouvelle pièce maîtresse et porte d’entrée du quartier sportif de Kigali incarne une vision économique et sociale où les infrastructures sont des catalyseurs de talents, d’emplois et d’espoir pour toute une génération africaine.

Le 29 juillet 2025, Kigali a inauguré un nouveau symbole de ses ambitions sportives et économiques: Zaria Court. Construit avant la BK Arena et du stade Amahoro rénové, ce complexe multifonctions de 26 millions de dollars vient donner corps à un rêve longtemps porté par les autorités rwandaises: faire du sport un moteur de développement durable, au cœur d’un quartier urbain visionnaire, la Kigali Sports City.

Masai Ujiri, ancien directeur général des Toronto Raptors et co-fondateur de Zaria Group,a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture que «le problème en Afrique, c’est que nous ne voyons pas le sport comme une activité économique. Zaria Court n’est pas qu’un terrain, c’est une communauté. Ce sont des restaurants, une salle de sport, un hôtel, un espace de coworking. C’est tout un écosystème qui crée de la valeur.»

Un écosystème ancré sur des infrastructures déjà emblématiques: le Stade Amahoro (rénové pour accueillir jusqu’à 45.000 spectateurs), la BK Arena (10. 000 places), le Petit Stade, le nouveau centre technique de la FERWAFA (Fédération Rwandaise de Football Association), sans oublier les hôtels, boutiques, gymnases, studios de podcast et espaces publics prévus dans les prochaines phases. Le tout forme une mosaïque urbaine cohérente dédiée à l’expression des talents, à la compétition de haut niveau, et au développement du tourisme sportif.

Clare Akamanzi, présidente de NBA Africa, souligne la logique économique de tels investissements:

«En seulement quatre ans, la Basketball Africa League a généré 250 millions de dollars dans l’économie africaine et créé près de 37.000 emplois à travers toute l’Afrique. Ici à Zaria Court, ce sont déjà 500 emplois directs créés. C’est la preuve que le sport n’est pas un luxe, c’est une priorité économique.»

Le projet Zaria Court a été conçu avec une vision de durabilité économique: hôtel de 80 chambres, espaces de création, terrains de sport ouverts au public, restaurants, boutiques, salles de conférence… Le tout géré par des leaders africains dans les secteurs clés comme Aleph Hospitality, QA Venue Solutions ou Real Contractors. Un modèle d’intégration public-privé où la Banque de Kigali et Helios Investment Group jouent un rôle central dans le financement.

Pour le président Paul Kagame, l’enjeu dépasse les infrastructures: «Nous devons continuer à investir dans des outils qui permettent à nos jeunes de révéler leur potentiel. Ce quartier est un espace de croissance, de confiance, et d’ambition.»

Avec plus de 60% de la population africaine âgée de moins de 25 ans, la Kigali Sports City entend offrir bien plus que des gradins comme l’explique Masai Ujiri: «Nous ne construisons pas que des salles. Nous construisons la fondation de la renaissance culturelle africaine. Ce que nous faisons ici à Kigali va inspirer d’autres villes africaines à suivre cette voie.»

Zaria Group prévoit déjà l’ouverture de cinq nouveaux complexes similaires en Afrique d’ici 2030, prouvant que l’ambition rwandaise ne s’arrête pas aux frontières du pays.

Et ce modèle est d’autant plus pertinent qu’il répond à une réalité: le sport est un puissant outil de diplomatie, de cohésion sociale et de visibilité internationale. Pour le Rwanda, pays qui multiplie les grands événements sportifs, c’est aussi une vitrine de stabilité et d’audace.

La Kigali Sports City n’est pas un simple quartier: c’est une déclaration. Celle d’un pays qui croit que les rêves des jeunes valent la peine d’être concrétisés par des structures solides, des modèles économiques viables et une volonté politique constante.

Le sport n’est plus un luxe. Il est une stratégie de développement, une industrie en devenir, et un levier d’espoir pour l’Afrique.

Alors que l’économie du sport représente plus de 500 milliards de dollars au niveau mondial, le continent africain n’en capte encore qu’une fraction. Kigali, avec son quartier sportif, ses événements internationaux, et son soutien politique fort, montre qu’il est possible de changer la donne.

Par Fraterne Ndacyayisenga
Le 30/07/2025 à 11h27