À peine les championnats du monde de cyclisme sur route achevés, Kigali se s’apprête à partager son expérience acquise dans l’organisation d’événements sportifs internationaux avec le Sénégal, hôte des Jeux olympiques de la jeunesse 2026, une première en Afrique.
La visite officielle du président Bassirou Diomaye Faye au Rwanda, les 17 et 18 octobre, a ouvert la voie à un partenariat prometteur entre les deux nations afin faire du sport un levier d’unité, de développement économique et de rayonnement continental.
«Nos deux pays reconnaissent que le sport est une industrie stratégique pour le développement de nos pays et que le temps de l’Afrique, c’est maintenant», a déclaré Nelly Mukazayire, ministre rwandaise des Sports, soulignant la volonté de Kigali d’apporter son expertise au Sénégal dans la préparation et l’organisation des Jeux.
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Depuis plusieurs années, le Rwanda s’impose comme un hub sportif africain, accueillant des événements tels que les Championnats du monde de cyclisme sur route de 2025, le Basketball Africa League, ou encore l’incontournable Tour du Rwanda.
La ministre a rappelé que cette ambition repose sur trois piliers: le développement des talents africains, les infrastructures sportives modernes, et l’écosystème économique et narratif du sport.
«Au-delà du sport, il s’agit d’une vitrine mondiale. À travers les caméras du monde, le Rwanda n’a pas seulement montré une course, il a montré son identité», a-t-elle ajouté, évoquant la manière dont les championnats du monde de cyclisme ont servi à «raconter une histoire nationale».
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Du côté sénégalais, le président Bassirou Diomaye Faye a salué cette vision, affirmant que l’inspiration rwandaise serait précieuse pour la réussite des Jeux olympiques de la jeunesse.
«Nous considérons que c’est Dakar qui accueille, mais c’est l’Afrique qui célèbre», a-t-il déclaré, avant de remercier la ministre pour son offre d’accompagnement. «La réussite du Sénégal sera la réussite du continent.»
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Le chef d’État sénégalais a également insisté sur la portée symbolique du projet: «Nous travaillons actuellement autour d’une narrative, parce qu’il y a aussi une histoire à raconter pour le Sénégal mais aussi pour l’ensemble du continent» a-t-il affirmé, soulignant la nécessité d’une «organisation parfaite, d’une stratégie rigoureuse et d’une narration positive de l’Afrique à travers le sport.»
Ce partenariat à l’étude entre Kigali et Dakar pourrait déboucher sur des échanges d’expertise technique et organisationnelle, notamment dans la logistique, la communication, la formation des talents et la durabilité des infrastructures.
Avec l’appui d’institutions comme la Rwanda Development Board (RDB) et le ministère des Sports, le Rwanda entend partager son modèle de gestion intégrée des grands événements, mêlant performance, tourisme et branding national.
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«Si nous réussissons ces Jeux avec la même satisfaction que partout ailleurs, nous aurons davantage de légitimité pour prétendre à des événements d’une plus grande envergure», a conclu le président sénégalais.
Du Rwanda au Sénégal, une même conviction unit désormais les capitales: le sport n’est plus seulement un terrain de jeu, mais un instrument stratégique de développement, de fierté et de diplomatie africaine. Et si Kigali a su démontrer que «l’excellence est possible en Afrique», Dakar pourrait, en 2026, en être la plus belle confirmation.