Traversée par une crise économique aigue, la Banque centrale tunisienne n’en a pas moins révisé fortement à la hausse son taux directeur de 100 points de base pour s’établir à 6,75%.
Cette décision a été prise suite à l’évaluation des principaux indicateurs économiques du pays et de la conjoncture internationale.
Ces évaluations ont fait ressortir un risque d’aggravation des tensions inflationnistes d’ici la fin de l’année en cours. Cette inflation, si elle n’est pas freinée risque d’avoir des effets négatifs aussi bien sur la reprise économique amorcée que sur le pouvoir d’achat des citoyens et susciter des tensions sociales.
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En effet, en mai dernier, le taux d’inflation s’est établi à 7,7% en glissement annuel, contre 4,8% en mai 2017, à cause de la hausse des prix des produits alimentaires (+9,3%) et produits manufacturés (+9,2%), etc.
L’inflation sous-jacente qui traduit l’évolution structurelle des prix a atteint la barre des 7,7% en mai dernier en glissement annuel. C’est ce qui a inquiété les autorités monétaires tunisiennes qui ont décidé de relever le taux directeur de la Banque centrale pour juguler l’inflation sachant que les prévisions tablent sur un taux de 8% au titre de 2018, surtout que la conjoncture internationale, marquée par l’envolée du prix des carburants, ne rassure pas quant à l’inflation importée.
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Derrière cette situation inflationniste il y a les effets combinés de la dépréciation du dinar tunisien, du relèvement des salaires des fonctionnaires et de l’impact de la conjoncture internationale.
Reste que cette mesure risque de renchérir le coût du crédit et freiner donc l’investissement et la consommation et, par ricochet, ralentir la reprise économique. Pour éviter un tel scénario, la Banque centrale tunisienne a décidé des mesures d’accompagnement à travers la mise en pace de nouvelles facilités à même de fournir de la liquidité structurelle au profit des banques afin de faciliter les financements des PME.