Les postes-frontières de la Tunisie avec la Libye, qui avaient été fermés après les attaques jihadistes de Ben Guerdane le 7 mars, ont rouvert mardi, a-t-on appris auprès du ministère de l'Intérieur.La réouverture des postes de Ras Jedir, sur la côte méditerranéenne, et de Dhehiba a été effective "ce mardi à 07H00", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère, Yasser Mesbah, confirmant des informations de presse.Ils avaient été fermés jusqu'à nouvel ordre dans la foulée des attaques perpétrés par plusieurs dizaines de jihadistes lourdement armés contre des installations sécuritaires de Ben Guerdane, ville de 60.000 habitants proche de la Libye.Une mesure similaire avait été prise, pendant 15 jours, après l'attentat suicide en plein Tunis contre un bus de la sécurité présidentielle (12 agents tués) le 24 novembre dernier.L'ouverture de ces points de passage est cruciale pour l'économie du sud-est de la Tunisie, y compris du fait du poids des activités de contrebande.Les autorités tunisiennes, qui comptent des milliers de ressortissants dans les rangs d'organisations jihadistes, expriment toutefois régulièrement leur inquiétude sur la situation en Libye, où le chaos a permis au groupe extrémiste Etat islamique (EI) de s'implanter.
Les trois attentats majeurs de 2015 en Tunisie (72 morts) ont été revendiqués par l'EI. Les attaques jihadistes de Ben Guerdane n'ont pas été revendiquées, mais Tunis a affirmé qu'elles visaient à créer un "émirat" de l'EI dans le pays.Treize membres des forces de l'ordre et sept civils sont morts dans ces attaques, tandis que 49 extrémistes ont été tués.
Des opérations de ratissage se poursuivent dans la région, et trois "terroristes" ont encore été abattus le week-end dernier.Lundi soir, le ministère de l'Intérieur a par ailleurs indiqué qu'une "cellule" jihadiste de 12 membres avait été démantelée à Tunis même. Certains de ces éléments "avaient aidé des terroristes arrêtés ou abattus récemment à Ben Guerdane à se rendre auparavant en Libye", d'après la même source.Une réunion des pays voisins de la Libye se tient mardi à Tunis en présence de représentants de l'ONU, de l'Union européenne et de l'Union africaine.Les participants doivent notamment se prononcer sur un soutien au gouvernement d'union nationale issu du processus parrainé par les Nations unies, qui n'a toujours pu prendre ses fonctions à Tripoli du fait de l'opposition des autorités rivales libyennes actuelles.