«Des agents en civil qui étaient à bord de deux voitures ont arrêté Noureddine Bhiri alors qu'il sortait avec sa femme de son domicile, à El Manar», quartier de Tunis, a indiqué à l'AFP l'avocat Samir Dilou, député démissionnaire d'Ennahdha. Selon la même source, Bhiri, figure puissante au sein de ce mouvement, a été «arrêté brutalement et emmené vers une destination inconnue».
Les agents en civil se sont aussi emparés du portable de son épouse Saïda Akremi, avocate de profession. Aucune source officielle n'était disponible pour donner des détails sur les motifs de cette arrestation.
Dans un communiqué, Ennahdha a confirmé l'interpellation de Bhiri, également ancien ministre de la Justice, dénonçant «un kidnapping et un dangereux précédent qui marque l'entrée du pays dans le tunnel de la dictature». Ennahdha est au coeur d'un bras de fer avec le président Kais Saied depuis son coup de force le 25 juillet et sa décision de suspendre le Parlement que ce parti contrôlait depuis une dizaine d'années.
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Dans son communiqué, Ennahdha a dénoncé «la liquidation des opposants en dehors du cadre de la loi». Depuis fin juillet, plusieurs personnalités politiques et opposants ont dénoncé un "coup d'Etat", mettant en garde contre une volonté du président Saied de régler ses comptes avec ceux qu'ils désignent dans ses discours par le terme d'"ennemis", sans jamais les citer nommément.
Le 22 décembre, l'ancien président Moncef Marzouki, critique farouche de Saied, qui vit en France, a été condamné par contumace à quatre ans de prison pour avoir «porté atteinte à la sûreté de l'Etat à l'étranger» après avoir critiqué publiquement le pouvoir tunisien depuis Paris.