Tunisie: hausse des cas de Covid-19 et des décès, les experts réclament couvre-feu et interdiction de rassemblements

DR

Le 10/01/2022 à 15h07, mis à jour le 10/01/2022 à 15h24

Face à la hausse des contagions et des décès liés au Covid-19, les membres de la commission scientifique recommandent l’instauration d’un couvre-feu, l’interdiction des rassemblements et le durcissement des contrôles du pass sanitaire afin de pousser la population à se faire vacciner.

La Tunisie est en train de subir sa 4e vague de contamination à cause du nouveau variant Omicron, à l’origine de la multiplication des contagions qui commence à donner le tournis au personnel de santé. Pour preuve, le taux de positivité a fortement grimpé au cours de ces derniers jours, pour s’approcher à nouveau de la barre des 20% en moyenne, voire beaucoup plus dans certaines régions.

Lors de la journée du 9 janvier, sur 14.440 tests effectués, 2.579 sont revenus positifs, selon le ministère de la Santé, soit un taux de positivité de 18%. Durant la même journée, 10 décès ont été enregistrés.

Conséquence de cette hausse des contaminations, les hôpitaux voient leurs charges de travail décuplée, mais cette fois à cause d'une nouvelle donnée.

En effet, si le nombre de cas grave n’a pas connu une hausse significative, le danger est venu du fait que le variant Omicron, très contagieux, a infecté de nombreux membres du personnel sanitaire.

Et ces professionnels de santé ont été obligés de s'absenter afin d’éviter de devenir des sources de contagion. C’est particulièrement le cas au niveau des unités d’urgence dont le personnel est très exposé aux contaminations.

La situation est d’autant plus inquiétante que la vague épidémique n’en est qu’à son début. Or, la baisse des effectifs coïncide avec l’augmentation des cas.

En outre, la découverte d’un nouveau variant, à Chypre, dénommé «Deltacron», un nouveau mutant qui combine des éléments des variants Delta et Omicron, risque d’aggraver la situation s'il se propage rapidement au niveau du pourtour méditerranéen.

Face à cette situation, les autorités sanitaires tunisiennes réclament le rétablissement du couvre-feu et les interdictions des rassemblements pendant au moins trois semaines. S’il est tout à fait envisageable d’interdire les rassemblements, il sera, en revanche, difficile d’instaurer un couvre-feu, du fait de ses impacts sur des pans de l’économie tunisienne.

🔴 وزير الصحة :"الإصابات والوفيات بكورونا في تونس ترتفع ❗

🔴 وزير الصحة :"الإصابات والوفيات بكورونا في تونس ترتفع ❗

Posted by Tunisie numerique on Saturday, January 8, 2022

Outre ces recommandations, les experts souhaitent le durcissement des contrôles du pass vaccinal et ce, afin de pousser autant de Tunisiens que possible à se faire vacciner. Et pour cause, selon Rim Abdelmalek, professeure en maladies infectieuses à l’hôpital La Rabta de Tunis, plus de 95% des personnes infectées par le virus, actuellement dans des unités de soins intensifs, ne sont pas vaccinées. De plus, poursuit-elle, 22% des individus âgés et à risque n’ont, jusqu’à présent, toujours pas été vaccinés.

Actuellement, 6 millions de Tunisiens ont été entièrement vaccinés. Une situation qui pourrait contribuer à freiner la hausse des hospitalisations et éviter la saturation des unités hospitalières tunisiennes, comme ce fut le cas lors de la 3e vague qui avait submergé les structures sanitaires du pays, poussant les autorités à faire appel à l’aide internationale. Toutefois, le pays n’a pas encore atteint le seuil nécessaire pour immuniser sa population.

A noter que la Tunisie a enregistré, depuis l’apparition de la pandémie, 743.838 cas, sur 3,49 millions de tests effectués, et 25.665 décès, en faisant le second pays le plus endeuillé à cause de la pandémie. 

Par Karim Zeidane
Le 10/01/2022 à 15h07, mis à jour le 10/01/2022 à 15h24