"Le peuple veut retrouver ses enfants disparus", ont scandé des manifestants qui ont brûlé des pneus et jeté des pierres sur la police pour l'empêcher de débloquer l'artère principale de cette ville côtière, a constaté un journaliste de l'AFP.
Il y a deux semaines, une embarcation de fortune partie de Zarzis avec à son bord 18 migrants, a disparu. Huit corps, dont plusieurs de Tunisiens, ont été retrouvés lundi par des marins.
Les familles des disparus réclament une intensification des recherches et dénoncent l'inhumation par erreur de trois Tunisiens dans un cimetière d'initiative privée ("Le Jardin d'Afrique") bâti pour les migrants sub-sahariens repêchés dans la région.
"Les autorités ont empêché les marins de partir à la recherche des disparus", a assuré à l'AFP Mabrouka Dhaoui, une militante associative. "Ils ont enterré nos enfants dans le cimetière des étrangers. C'est une honte pour les responsables!"
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Le gouverneur de Médenine, à laquelle Zarzis est rattachée, a annoncé sur une radio locale l'exhumation de quatre corps du cimetière réservé aux migrants, afin d'effectuer des analyses d'ADN. Selon Saïd Ben Zaïd, l'inhumation des corps est "légale".
La Ligue tunisienne des droits de l'Homme a dénoncé "l'incapacité des autorités à mobiliser les moyens nécessaires pour mener les opérations de sauvetage et de recherche avec célérité" et exigé une enquête sur l'inhumation des migrants tunisiens dans un cimetière "sans afficher leur identité".
Du printemps à l'automne, en raison de conditions météorologiques favorables, le rythme des tentatives de départs de migrants de Tunisie et de la Libye voisine vers l'Italie s'accélère, se soldant parfois par des noyades.
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Les autorités tunisiennes peinent à intercepter ou à secourir les migrants en raison, disent-elles, d'un manque de moyens.
Près de 200 migrants, en majorité des Tunisiens, ont été interceptés en mer samedi et dimanche alors qu'ils projetaient de rejoindre l'Europe en traversant la Méditerranée, selon le ministère de la Défense tunisien.
Depuis le début de l'année, plus de 22.500 migrants ont été interceptés au large des côtes tunisiennes, dont près de 11.000 d'origine d'Afrique sub-saharienne, selon des chiffres officiels.