Algérie-Arabie Saoudite: Sellal veut arrondir les angles avec Salmane

La question des cours du pétrole est au centre de la visite du Premier ministre algérien en Arabie Saoudite.

La question des cours du pétrole est au centre de la visite du Premier ministre algérien en Arabie Saoudite.. DR

Le 17/11/2016 à 13h20, mis à jour le 17/11/2016 à 19h28

En froid avec l’Arabie Saoudite pour avoir refusé de s’engager dans la force arabe au Yémen, Alger tente un rapprochement avec Riyad. Abdelmalek Sellal, à la tête d’une forte délégation, vient d’y effectuer une visite de deux jours. En toile de fond, il y a la question des cours du pétrole.

Kiosque Le360 Afrique. Même si rien n’a filtré pour le moment sur les entretiens, il ne fait aucun doute que la question du pétrole et des relations diplomatiques a été abordée par Sellal. Le Premier ministre algérien affirme que son pays soutiendra l'Arabie saoudite dans sa lutte contre le terrorisme, informe All Africa. Aujourd’hui, l’Algérie traverse une grave crise due à la baisse des recettes pétrolières. Le pays nord africain doit s’endetter auprès des marchés financiers internationaux pour la première fois depuis plus d’une dizaine d’années. A Alger, tout le monde estime que c’est la faute de Riyad et de Téhéran si les prix ne parviennent pas à se redresser. L’accord d’Alger conclu entre les pays producteurs de pétrole, fin septembre dernier, était synonyme de tant d’espoir pour l’Algérie, le Nigeria, l’Angola voire pour les plus gros producteurs.

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Par exemple pour la première fois en 15 ans, le Koweït a connu un déficit budgétaire. Les dépenses publiques ont dépassé les recettes de 15,3 milliards de dollars. L’Arabie Saoudite, également, fait l’expérience d’un déficit budgétaire depuis deux ans. En 2016, le royaume des Saoud s’attend à un déficit de 87 milliards de dollars. C’est dire que les temps sont difficiles pour tout le monde.

Chacun compte sur l'autre

Cependant, le Koweit qui a accumulé 600 milliards de dollars au cours des 16 années d’excédent n’est pas dans le même cas que l’Algérie. De même, avec un fonds souverain de 2.000 milliards de dollars, annoncé en avril 2015, l’Arabie saoudite peut encore résister au choc. Le gouvernement de Sellal a totalement épuisé le Fonds de régulation des recettes (FRR).

Curieusement, Sellal n’a pas rencontré le ministre saoudien du Pétrole, Khalid Al-Falih. Est-ce parce qu’Al-Falih était à Alger le week-end dernier et qu’une deuxième rencontre n’avait pas lieu d’être? Si le ministre saoudien a fait le déplacement vers Alger, c’est justement parce que l’Algérie, qui a choisi de ne pas faire la guerre au Yemen, est l’un des rares pays capables de parler avec l’Iran.

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C’est dire que les choses ne sont pas gagnées d’avance. Alger compte sur l’Arabie saoudite et l’Iran qui doivent faire preuve de bon sens pour limiter voire réduire leur production respective. Alors que les hôtes de Sellal aimeraient bien le voir faire entendre raison à Téhéran.

Quoi qu’il en soit, l’accent est officiellement mis dans les relations commerciales et les investissements. Les déclarations à la fin de la visite sont restées vagues. Aucun investissement, ni aucun partenariat entre les hommes d’affaires saoudiens et algérien n’ont été annoncés.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 17/11/2016 à 13h20, mis à jour le 17/11/2016 à 19h28