Le vendredi 19 juillet dernier, l'Algérie a failli faire les frais, malgré elle, de la tension entre les Iradiens et les Américains au sujet de l'accord sur le nucléaire.
En effet, un navire battant pavillon algérien, le Mesdar, un pétrolier, a été arraisonné par les Gardiens de la Révolution, selon un communiqué de Sonatrach, diffusé hier, samedi 20 juillet 2019.
"Le pétrolier «Mesdar», de 2.000.000 de barils de capacité, propriété de Sonatrach, a été contraint de mettre le cap vers les eaux territoriales des côtes iraniennes, par les garde-côtes de la marine iranienne, au moment où il traversait le détroit d’Ormuz", peut-on ainsi lire dans ce document.
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Il faudra attendre plusieurs heures, après la mise en place d'un comité de crise et une certaine mobilisation diplomatique, pour que le navire soit autorisé à reprendre son cap initial.
Le Mesdar, selon le communiqué, se dirigeait vers Ras Tanura, ville portuaire de la province saoudienne du même nom, "pour charger du pétrole brut pour le compte de la compagnie chinoise UNIPEC".
C'est visiblement le second navire étranger arraisonné par les Gardiens de la Révolution iranienne, en l'espace d'une semaine.
En effet, le dimanche 14 juillet dernier, un tanker britannique a été accusé par l'Iran de "contrebande de carburant" et a été saisi dans des conditions similaires. Malgré les appels au dialogue par Londres, Téhéran est resté sourd à la négociation.
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L'Iran réagit ainsi aux sanctions américaines, mais aussi, et surtout, à l'arraisonnement d'un de ses navires par la police et les douanes assitées par la marine britanique dans le Détroit de Gilbraltar.
Londres avait alors accusé le navire de transporter illégalement du pétrole en direction de la Syrie.
Les navires iraniens n'étant pas autorisé par l'Egypte, alliée de l'Arabie Saoudite, à utiliser le canal de Suez, ils se voient contraints de contourner tout le continent africain pour passer par le Détroit de Gibraltar, dont les eaux territoriales sont en partie britanniques.
Cependant, le Détroit d'Ormuz, dans le Golfe persique, est encore plus stratégique, puisque 40% du pétrole mondial est obligé d'y transiter.
L'Algérie est donc, dans cet incident, la simple victime collatérale de toute cette tension.